Lobbying: Bombardier au centre d'une controverse en Afrique du Sud

Publié le 01/06/2012 à 14:00, mis à jour le 01/06/2012 à 15:51

Lobbying: Bombardier au centre d'une controverse en Afrique du Sud

Publié le 01/06/2012 à 14:00, mis à jour le 01/06/2012 à 15:51

Par Stéphane Rolland

[Photo : Bloomberg]

Bombardier se retrouve au centre d'interrogations quant à des paiements faits à des lobbyistes au passé controversé. Elle est même poursuivie par l'un d'eux, qui soutient ne pas avoir touché la rémunération qui lui avait été promise.

Peter-Paul Ngwenya indique qu'il n'a reçu que 450 000$ des 7 M$ qui lui avaient été promis par ce qu'il estime être des mandataires de la société québécoise lors de l'obtention du contrat pour un projet de train haute-vitesse en Afrique du Sud.

Le contrat du Gautrain, un train haute-vitesse entre Johannesburg et Pretoria, a rapporté 2 milliards de dollars au constructeur québécois. Le consortium Bombela, qui comprend Bombardier, a remporté la mise en 2005, après trois ans passés à vendre son projet.

L'histoire est fort complexe.

Selon des documents obtenus par l’hebdomadaire d'Afrique du sud The Mail and Guardian, un lobbyiste français, Jean-Marc Pizano, aurait écrit à Bombardier en 2004 pour lui dire que son offre était nettement plus élevée que celle de la concurrence. Il a offert ses services en vue d’aider la société à faire du lobbying pour mousser son projet auprès du gouvernement.

M. Pizano est connu pour son implication dans des projets d’armement. Son partenaire d’affaire Richard Charter a reçu des millions de dollars d’une société britannique pour obtenir un contrat militaire en 1999.

On ne sait trop à quelle époque, mais une entente a aussi été signée entre Bombardier et un dénommé Youssef Zarrouk pour aider à l'obtention du contrat. L'entente entre M. Zarrouk et Bombardier envisageait initialement une commission de 6%, mais le montant aurait plus tard été réduit à 35 M$.

Selon des documents déposés en cour, et que cite le média africain, un quatrième intervenant, Peter-Paul Ngwenya , proche du parti Congrès national africain, affirme que M. Zarrouk, Pizano et Charter ne lui ont pas remis la totalité des sommes promises dans le cadre d'une entente qu'il a passée avec eux relativement au contrat du Gautrain. Il affirme qu'il n'a reçu que 450 000$ des 7 M$ auxquels il aurait dû avoir droit.

Même si aucune tentative de corruption d’élus n’est établie, la nouvelle préoccupe tout de même les pouvoirs publics locaux.

Le dirigeant qui gère le projet de train haute-vitesse a dit qu’il n’était pas au courant des liens entre Bombardier et les lobbyistes. Il a dit qu’il demanderait des explications à la société.

Réaction de Bombardier

Bombardier a réagi en confirmant qu'elle avait embauché et versé une rémunération à Youssef Zarouk. Elle a cependant dit n'avoir aucun lien contractuel avec les autres acteurs identifiés dans l'histoire.

Le vice-président des affaires publiques, John Paul MacDonald, a soutenu que l'entreprise avait un code d'éthique très stricte et se livrait à des vérifications terrain pour s'assurer de son respect, même auprès de ses agents.

Texte de François Pouliot et Stéphane Rolland

 

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