Emploi : janvier annule les gains de 2008

Publié le 18/03/2009 à 00:00

Emploi : janvier annule les gains de 2008

Publié le 18/03/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

En fait, on peut considérer 2008 comme l’année qui annonçait la crise du marché du travail québécois de 2009. Un exemple : le rythme de croissance de l’emploi a été trois fois inférieur à celui de 2007 (+2,3%), selon l’Institut de la statistique du Québec. Il faut remonter jusqu’en 1996 (–0,2%) pour trouver une année moins performante en termes de création d’emplois.

Cela étant, l’emploi a atteint un nouveau sommet en 2008, avec une moyenne de 3 881 700. Et le taux de chômage s’est maintenu à son plus bas niveau, à 7,2%, creux historique atteint en 2007.

Grâce au secteur de la construction

Le secteur de la construction a été l’an dernier le moteur du marché du travail québécois, en affichant la plus forte création d’emplois. On y compte 20 300 emplois de plus en 2008, soit une augmentation de 10,4%. Presque tous les nouveaux emplois sont revenus à des hommes, et étaient à temps plein.

Comment expliquer ce phénomène, alors que l’on ne cesse de dire que le secteur de la construction va mal au Québec? Certes, les mises en chantier ont diminué au Québec de 1,3% en 2008, mais les permis de bâtir ont continué d’afficher des hausses (+6,6% en 2008 et +9,2% en 2007), ce qui a stimulé l’emploi.

Un autre secteur a généré bon nombre de nouveaux emplois, celui des soins de santé et de l’assistance sociale (+15 400; +3,4%). Cela a presque exclusivement profité aux femmes. Il s’agissait généralement d’emplois à temps partiel.

Coup de frein pour le secteur du commerce

De son côté, le secteur du commerce a mis un frein à la création totale d’emplois, en essuyant une perte de 21 400 emplois. Ce recul a affecté presque exclusivement les hommes. Ce secteur demeure pourtant le principal employeur au Québec, position qu’il occupe depuis 2005.

Les pertes d’emplois dans le secteur de la fabrication ont marqué une pause en 2008, permettant à ce secteur d’afficher une relative stabilité en termes d’emplois.

À quoi s’attendre en 2009 ?

On l’a vu, le seul mois de janvier 2009 a supprimé tous les gains de 2008 en termes d’emplois. «La détérioration récente du contecte économique international assombrit les perspectives pour l’économie du Québec», a d’ailleurs récemment reconnu la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.

Les prévisions faites en février par la plupart des banques implantées au Québec annoncent une baisse de l’emploi pour l’année 2009, dans une fourchette allant de 1 à 2,1%. Et le taux de chômage se situerait entre 8,2 et 9%.

EN SAVOIR PLUS :

Consultez l'étude sur l'état du marché du travail au Québec en 2008 (PDF)

 

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