(Photo: Port de Montréal)
Jusqu’à 2 500 camions transitent chaque jour par le port de Montréal. Chaque année 1,4 million de conteneurs y sont transbordés. Afin d’assurer la fluidité de cette chaîne logistique, le port mise sur l’analyse de données.
«Notre vision actuelle d’un port intelligent repose sur les dimensions technologique, collaborative et sur la valeur ajoutée, avance Serge Auclair, vice-président stratégie et ressources humains de l’Administration portuaire de Montréal (APM). Ces éléments sont intégrés à notre plan stratégique 2014-2016, sous l’appellation port +.»
Déjà, en 2011, l’APM avait mis sur pied un nouveau portail d’entrée des camions, à l’entrée Est de la route du port. Le projet d’une valeur de 12,6 M$ avait été financé en parts égales par le gouvernement fédéral et l’APM. Composé notamment d’un bâtiment de reconnaissance optique et vidéo permettant d’identifier rapidement les conteneurs et les camions, ainsi que de 27 voies d’accès avec système d’identification biométrique des camionneurs, le portail s’était mérité le Grand prix d’excellence en transport dans la catégorie Transport de marchandises de l’Association québécoise du transport et des routes.
Valoriser les données
L’utilisation des métadonnées est maintenant au coeur des opérations du port. Celles-ci sont notamment mises à contribution dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. En partageant en temps réel, via des portails ou des médias sociaux, des informations précises sur la fluidité de la circulation aux terminaux et sur les routes menant au port, l’APM souhaite influencer les comportements des camionneurs. Il s’agit de les amener à prendre la meilleure décision quant au moment le plus approprié pour arriver au port et au choix d’itinéraire pour s’y rendre. Le projet GES repose sur un investissement conjoint de 3,5 M$ de l’APM et du gouvernement fédéral.
Les métadonnées ont aussi un impact sur l’intelligence d’affaires des partenaires du port, notamment les opérateurs de terminaux. Le «cube analytique», comme le surnomme les dirigeants de l’APM, évalue en temps réel la performance aux différents terminaux. Des rapports mensuels de performance personnalisés sont remis aux opérateurs de terminaux. Cela les aide a gagner en efficacité et à continuer à atteindre l’objectif ambitieux que s’est donné le port. En effet, les conteneurs ne doivent pas rester plus de deux jours au port de Montréal, contrairement à une moyenne de quatre à cinq jours dans les autres ports de la côte Est, un avantage auquel l’APM tient beaucoup.
Travail d’équipe
La collaboration est au coeur du développement d’un port plus intelligent. Serge Auclair souligne d’ailleurs la contribution cruciale de Cargo M, la Grappe métropolitaine de logistique et transport de Montréal, dont le comité exécutif est d’ailleurs présidé par Sylvie Vachon, la PDG de l’APM. «Collaborer avec l’ensemble des partenaires de la chaîne logistique est essentiel pour rendre le port plus intelligent, note Serge Auclair. On ne peut pas faire ça en silos.»
D’autres partenaires, comme le ministère des Transports du Québec ou la Ville de Montréal sont appelés à jouer un rôle important, notamment dans l’échange de données sur la fluidité de la circulation à l’extérieur du port. «Notre approche, c’est d’être des leaders en développant nos propres innovations, puis de les partager avec nos partenaires, l’idée n’étant pas seulement d’avoir un port intelligent, mais bien une ville portuaire intelligente», indique Serge Auclair.
