REM: trop tôt pour estimer le rendement, dit Sabia

Publié le 22/02/2017 à 16:16

REM: trop tôt pour estimer le rendement, dit Sabia

Publié le 22/02/2017 à 16:16

Par Stéphane Rolland

Michael Sabia. [Photo: Jérôme Lavallée]

Il est encore trop tôt pour estimer quel sera le rendement qu’obtiendra la Caisse de dépôt et placement du Québec avec le projet de réseau électrique métropolitain (REM), a dit Michael Sabia en marge d’une présentation devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. L’ampleur de la participation des gouvernements du Québec et du Canada aura un impact sur le cadre financier.

«Nous ne pouvons pas parler publiquement du rendement parce que nous avons du travail à faire avec le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada, a dit M. Sabia lors d’un point de presse avec les médias lors de son allocution. Et ces négociations auront un impact sur la rentabilité du projet. »

Le dirigeant de la Caisse, dont le mandat a été renouvelé ce mois-ci jusqu’à 2021, n’a pas voulu «négocier sur la place publique», refusant de discuter du sujet. Il a cependant dit que les négociations se déroulaient rondement. «Pour l’instant nous sommes en train de négocier des choses, poursuit-il. Tout va bien, nous avons de bonnes conversations. Tout le monde soit à Québec, soit à Ottawa comprend l’importance de ce projet, comprend l’impact sur l’écosystème de Montréal.»

Au cours des cinq années précédentes, la Caisse a réalisé un rendement annuel d’entre 10% et 11% avec ses projets ferroviaires, selon des chiffres cités dans le rapport d’enquête publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Le rendement du REM pourrait également être partagé avec les deux paliers de gouvernement respectif, selon leur participation respective en équité, sous forme de dividende.

À la défense du REM

Dans son allocution, Michael Sabia a vanté les mérites du REM, mais le dirigeant s’est dit ouvert à des ajustements afin d’améliorer le projet. «Nous sommes évidemment convaincus que le REM est un projet d’une valeur exceptionnelle pour la région de Montréal, pour la Caisse, et pour tous les Québécois, a-t-il déclaré. Mais est-ce qu’il peut être amélioré? Absolument. »

Il a donné l’exemple de la protection des terres agricoles, une des critiques qu’avait formulées le BAPE à l’endroit du projet. «Nous sommes sensibles à l’enjeu de l’étalement urbain dans la région de Montréal, poursuit-il. Mais nous croyons aussi qu’il y a moyen de concilier la protection du territoire agricole avec le maintien de la station Rive-Sud dans son emplacement optimal. La Caisse s’engage donc à ce qu’il y ait plus de terres agricoles au moment de la mise en service du REM qu’aujourd’hui – et non pas moins. » 

La Caisse a également annoncé qu’elle plantera 250 000 arbres dans la région de Montréal afin de compenser les émissions de gaz à effet de serre causées par le chantier du REM.

M. Sabia a réitéré les arguments de la Caisse en faveur du projet de 6 G$, qui mettra en place un réseau de plus de 67 kilomètres reliant le centre-ville de Montréal avec la Rive-Nord, la Rive-Sud et l’Ouest-de-l’Île de Montréal. «Nos infrastructures ne sont pas à la hauteur, a-t-il déploré. Pire, elles nous freinent. Elles limitent notre potentiel économique et nuisent à la compétitivité de notre métropole. C’est pourquoi il est urgent de bâtir des transports publics efficaces.»

Cette défense survient tandis que le projet de transport collectif soulève des avis partagés. Le rapport du BAPE a émis des doutes sur l’achalandage du réseau, son tracé et la protection des terres agricoles. Le gouvernement Couillard a, malgré tout, réitéré son intention d’aller de l’avant avec le projet. Des organismes écologistes comme Équiterre, la Fondation David Suzuki et Vivre en ville, pour leur part, se sont portés à la défense du projet après le dévoilement des conclusions du BAPE. 

Les citoyens seraient également favorables au projet, selon un sondage Léger commandé par Équiterre et la Fondation David Suzuki, dévoilé ce matin. Près de 82% des résidents de la région de Montréal appuierait le projet, selon le sondage.

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