Ses résultats plombés par Facebook, UBS veut poursuivre le Nasdaq

Publié le 31/07/2012 à 06:47

Ses résultats plombés par Facebook, UBS veut poursuivre le Nasdaq

Publié le 31/07/2012 à 06:47

Par AFP

[Photo : Bloomberg]

Le bénéfice net d'UBS a plongé au deuxième trimestre, bien en dessous des attentes des analystes, notamment en raison d'une importante perte liée à l'introduction en Bourse de Facebook, a annoncé mardi la première banque suisse.

Le profit net d'UBS a reculé de 58,1% à 425 millions de francs suisses (353,8 millions d'euros), a précisé l'établissement dans un communiqué. Ce résultat est largement inférieur aux attentes des analystes interrogés par l'agence suisse AWP, qui tablaient en moyenne sur un profit net de 1,1 milliard.

UBS explique ce recul par notamment une baisse des revenus issus du négoce et des prestations de services, ainsi que par une augmentation des charges d'exploitation.

La banque d'affaires a subi une perte d'exploitation avant impôts de 130 millions de francs suisses, contre un bénéfice de 730 millions au trimestre précédent. La division a notamment souffert d'une perte de 349 millions liée à l'introduction en Bourse de Facebook en mai qui a connu des difficultés.

"Du fait de graves dysfonctionnements lors de l'introduction initiale en Bourse de Facebook par le Nasdaq, nous avons enregistré une perte de 349 millions de francs suisses", a précisé le groupe qui veut "réclamer la compensation intégrale" de ses pertes.

L'établissement zurichois a expliqué avoir reçu de nombreux ordres de ses clients pour cette introduction en Bourse très attendue, mais qu'en raison de pannes de la Bourse américaine des ordres ont été passés plusieurs fois.

En conséquence, le Nasdaq a passé tous les ordres et attribué à UBS beaucoup trop d'actions.

"La perte d'UBS est la conséquence des multiples défaillances du Nasdaq à assumer ses obligations", notamment de ne pas avoir suspendu le négoce du titre nouvellement introduit sur le marché, a insisté la banque suisse.

Cette dernière va "entreprendre les actions juridiques appropriées contre le Nasdaq pour réagir contre son grave dysfonctionnement" et entend "réclamer la compensation intégrale de (ses) pertes".

Alors que le groupe s'est retrouvé dans le collimateur des régulateurs helvétiques en raison des niveaux de fonds propres jugés insuffisants, le directeur général Sergio Ermotti a affirmé que la banque était "déterminée à consolider (sa) position de banque la mieux capitalisée".

"Nous nous attendons à ce que notre ratio de catégorie 1 selon Bâle III soit amplement au dessus de 9% d'ici la fin 2012", a-t-il souligné, cité dans le communiqué.

Sa rivale Credit Suisse, également épinglée par les autorités suisses, avait annoncé début juillet qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 15,3 milliards de francs suisses pour consolider ses fonds propres et se conformer aux exigences réglementaires.

UBS s'est montrée prudente face à l'avenir, notamment marqué par la crise dans la zone euro, le niveau de dette des États-Unis et les tensions géopolitiques qui "continueront d'influer fortement sur la confiance des clients et (...) sur le niveau d'activité au troisième trimestre".

Malgré ces difficultés, l'établissement zurichois demeure "convaincu" qu'il continuera "d'attirer de nouvelles entrées nettes de fonds", après avoir engrangé 13,2 milliards de francs suisses d'argent nouveau dans sa division gestion de fortune, soit une hausse de 21,1% comparé au trimestre précédent.

Le groupe s'est également déclaré "en bonne voie" pour atteindre son objectif de réduction des coûts de 2 milliards de francs suisses d'ici l'année prochaine.

Concernant le scandale de manipulation de taux interbancaires qui touche plusieurs grandes banques, dont Barclays, M. Ermotti a insisté n'avoir "trouvé aucune preuve" de l'implication d'UBS.

À la Bourse suisse, les investisseurs se sont montrés déçus par les résultats d'UBS, le titre reculant de 4,94% 10,39 francs suisses, dans un marché en hausse de 0,07% à 09H33 GMT.

Revenant sur la perte subie par la banque d'affaires, les analystes de Helvea se sont interrogés sur la pertinence du modèle intégré du groupe, face "à la destruction persistante de valeur provoquée par" cette division.

 

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