Une nouvelle hausse des stocks d'essence déprime le pétrole

Publié le 24/06/2015 à 16:16

Une nouvelle hausse des stocks d'essence déprime le pétrole

Publié le 24/06/2015 à 16:16

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

Les prix du pétrole ont baissé mercredi, après des chiffres sur l'offre américaine, dont le marché n'a retenu que la nouvelle hausse des réserves d'essence plutôt qu'une forte baisse des stocks de brut.

Le cours du baril de pétrole (WTI) pour livraison en août, désormais contrat de référence, a perdu 74 cents à 60,27 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), se maintenant toutefois au-dessus du seuil des 60 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé la séance à 63,49 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 96 cents par rapport à la clôture de mardi. 

Stable à l'ouverture, le marché a un peu hésité après la publication des chiffres hebdomadaires du département de l'Energie (DoE) des États-Unis sur les réserves du pays, avant de s'orienter résolument dans le rouge.

Les réserves de pétrole brut ont pourtant nettement plus baissé que prévu en reculant de près de cinq millions de baril la semaine dernière, ce qui est nettement plus que ce que prévoyaient les analystes interrogés séparément par l'agence Bloomberg News et la fédération professionnelle American Petroleum Institute. 

«Même si ce déclin était conséquent, il a été éclipsé par une progression des réserves d'essence», a expliqué John Kilduff d'Again Capital. 

Les stocks d'essence, qui avaient déjà nettement augmenté la semaine précédente, ont en effet progressé de 700 000 barils alors que les analystes s'attendaient à ce qu'ils restent stables.

À l'amorce de la saison des déplacements estivaux, «on se concentre sur l'essence en cette époque de l'année, et les réserves sont vraiment abondantes», a insisté M. Kilduff. «Manifestement, les raffineries sont en train de produire des quantités élevées d'essence», ce qui fait monter les réserves, malgré «une demande solide.» 

Parmi les autres éléments négatifs du rapport du DoE, la production américaine de brut ne donne toujours pas de signe de déclin, et a même légèrement augmenté à quelque 9,6 millions de barils par jour (bpj).

Le niveau élevé de l'offre, que ce soit aux États-Unis ou au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est largement à l'origine de la chute des cours du pétrole à moins de 45 dollars le baril à New York en mars, leur plus bas niveau depuis six ans. Ils se sont depuis stabilisés autour de 60 dollars. 

La Grèce pèse

À l'international, l'actualité de la semaine ne laisse pas présager une baisse de l'offre, car «le marché est sur des charbons ardents, à cause des négociations avec l'Iran sur (son programme) nucléaire», comme l'ont rappelé les experts de Commerzbank.

Le marathon diplomatique international pour un accord avec la République islamique, qui garantirait qu'elle ne se dote pas de l'arme nucléaire, est entré dans sa dernière ligne droite, avant l'expiration dimanche du délai pour la conclusion de ce texte. Les courtiers craignent qu'un succès conduise l'Iran, membre de l'OPEP, à inonder le marché international d'or noir. 

Toutefois, cette perspective reste encore lointaine, car «même si on a déjà prévenu officiellement que les négociations pourraient se prolonger au-delà de la date limite du 30 juin - comme ce qui s'est passé en début d'année - le numéro un iranien, l'Ayatollah Ali Khamenei manifeste de façon de plus en plus fréquente et agressive ses positions», a rappelé Matt Smith, de ClipperData.

«Il rejette un gel durable des recherches nucléaires, tout en exigeant une levée totale et immédiate des sanctions» contre l'Iran, a précisé M. Smith.

Enfin, en dehors des actualités spécifiques à l'or noir, «les marchés baissent de nouveau à cause de la Grèce, donc il se peut que les cours aient décliné à cause de ces préoccupations macroéconomiques», a estimé M. Kilduff. 

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a accusé le FMI de bloquer les négociations visant à éviter à son pays un défaut de paiement, signe que les positions restent très éloignées entre le gouvernement grec et ses créanciers, en pleines négociations à Bruxelles.

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