Redevances minières : cinq raisons en faveur du régime québécois

Publié le 31/07/2012 à 12:46, mis à jour le 31/07/2012 à 14:13

Redevances minières : cinq raisons en faveur du régime québécois

Publié le 31/07/2012 à 12:46, mis à jour le 31/07/2012 à 14:13

Par Mathieu Lavallée

[Photo : Bloomberg]

Le Québec est peut-être très attrayant pour les sociétés minières, mais les coûts d’exploitation d’une mine dans la province ne sont pas les plus compétitifs. D’où l’importance d’adopter un régime de redevances qui soit approprié à sa réalité, affirme ce matin la firme Secor-KPMG dans une étude qui compare les impacts de différents systèmes de redevances pour le Québec.

La firme soutient que le régime actuel est adapté à la réalité du Québec. En prélevant 16 % des profits d’une mine, ce système « offre une structure compétitive pour le développement économique du Québec », indique Renaud-François Lortie, associé responsable de la pratique ressources naturelles et énergie chez Secor-KPMG et directeur de l’étude publiée.

Voici certaines des raisons relevées dans l’étude et pendant la conférence de presse de Secor-KPMG qui plaident en faveur du régime actuel basé sur les profits :

Équilibre des risques

Les régimes basés sur les profits génèrent des risques plus équilibrés pour les investisseurs et les sociétés minières, surtout en période de bas prix, et surtout dans des régions minières comme le Québec où les coûts de production sont plus ou moins compétitifs.

Survivre au creux d’un cycle

Selon les modélisations de Secor-KPMG, pour une mine de fer au Québec, le système basé sur les profits est le seul en cas de bas prix à générer de la valeur pour le gouvernement, ce qui aide à passer un creux dans un cycle minier.

Des coûts d’exploitation plus élevés

Parmi les pays industrialisés ou d’autres économies émergentes avec un fort potentiel minier, les coûts d’exploitation sont plus élevés au Québec pour différentes raisons :

- La concentration du minerai est moins élevée ici (environ 30 %). Par exemple, pour le fer, les gisements du Brésil (entre 40 et 45 %) et de l’Australie (entre 50 et 55 %) offrent des teneurs plus élevées, diminuant du coup les besoins de transformation.

- La distance à franchir par bateau entre le Québec et les grands utilisateurs de ressources, comme la Chine, est plus élevée. La distance entre l’Australie et la Chine se franchit en neuf jours de bateau. Il faut par contre naviguer 55 jours pour s’y rendre à partir du Québec.

- L’hiver québécois augmente les dépenses associées à l’entretien de la machinerie.

Une mine traversera entre trois et cinq creux miniers

À cause de ces coûts plus élevés, le système de redevances au Québec doit être attrayant pour conserver les sociétés minières sur place lorsqu’on commence à se diriger vers le creux d’un cycle minier. Sur la durée totale de l’exploitation d’une mine (20 à 50 ans), une entreprise peut devoir traverser entre trois à cinq cycles miniers.

Un secteur de taille marginale, mais qui offre du potentiel

Présentement, le Québec possède une industrie minière de « taille marginale », selon M. Lortie (1 % de la production d’or mondiale, 0,6 % de la production de fer mondiale en 2011). Par contre, plusieurs facteurs en font une industrie de classe mondiale, affirme-t-il

- La dimension de son territoire, connu à 15 %, crée un potentiel « énorme » de développement.

- Le Québec offre une stabilité politique, fiscale et sociale intéressante.

- La main-d’œuvre est bien formée.

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