Nemaska Lithium pense déjà à une phase 3

Publié le 06/06/2018 à 16:44

Nemaska Lithium pense déjà à une phase 3

Publié le 06/06/2018 à 16:44

Par François Normand

«On sait qu’il y a une demande des gens qui nous approchent, qui est au-dessus de 50 000 tonnes», dit le patron de Nemaska Lithium, Guy Bourassa. (© Romeo Mocafico)

L’entreprise chimique Nemaska Lithium (NMX, 1$) vient de clôturer un financement de 1,1 milliard de dollars canadiens pour terminer sa phase 2 et elle songe déjà à la phase 3 en raison de l’intérêt du marché pour sa future production d’hydroxyde et de carbonate de lithium.

«Il va y avoir une phase 3, mais on va commencer par bien finir la construction de la phase 2», affirme le président et chef de la direction de Nemaska Lithium, Guy Bourassa, ce mercredi midi, en entretien à Les Affaires.

La phase 2 comprend la mise en service de la mine lithium de Whabouchi, à la Baie-James, au 3e trimestre de 2019, de même que la construction et la mise en service de l’usine électrochimique de Shawinigan, au troisième trimestre de 2020.

La mine produira du concentré de spodumène, tandis que l’usine produira de l’hydroxyde et du carbonate de lithium

À terme, l’usine de Shawinigan aura une production estimée de 33 000 tonnes d’hydroxyde et de carbonate de lithium par année. Or, la demande pour la future production de l’usine de Nemaska Lithium est beaucoup plus élevée.

«On sait qu’il y a une demande des gens qui nous approchent, qui veulent dealer avec nous, en ce qui nous concerne, pour au-dessus de 50 000 tonnes», dit Guy Bourassa.

Mais pour l’heure, la priorité est de réaliser la phase 2.

Pour financer cette phase 2, Nemaska Lithium a annoncé le 30 mai avoir complété une structure de financement de 1,1 G$, dont un placement privé de 80 millions de Ressources Québec (une division d’Investissement Québec) et d’une émission de 350 M$US d’obligations corporatives.

Investissement Québec est d’ailleurs le principal actionnaire de Nemaska Lithium.

La phase 2 comprend certains risques d’exécution, selon des analystes.

Eric Zaunscherb, de Cannacord Genuity, souligne que la dernière pièce du financement (une émission d'actions de 360 M$) est arrivée à un prix d'émission plus faible que ce qui était prévu. Cela a donc un fort effet dilutif (plus d'actions en circulation) sur la valeur nette estimée du projet, d'où la révision de sa cible de 2$ à 1,71$ pour l’action de Nemeska Lithium.

L'analyste précise que le financement a été effectué à un moment difficile pour les sociétés évoluant dans l'industrie du lithium. Leur valeur a en moyenne reculé de 55% depuis le début de l'année (57% dans le cas de Nemaska Lithium), malgré une hausse de 13% du prix du lithium.

Malgré tout, Guy Bourassa est très optimiste pour la suite, car la demande mondiale sera très forte dans les prochaines années pour l’hydroxyde et le carbonate de lithium.

Au cours des 15 prochaines années, la demande d’hydroxyde de lithium devait bondir en moyenne de 38% par année, et celle du carbonate de lithium de 13% par année, selon les plus récentes prévisions de Roskill, une firme d’analyse spécialisée dans les métaux industriels.

À sa vitesse de croisière, Nemaska Lithium devrait générer des ventes évaluées à quelque 500 M$ par année, selon Guy Bourassa.

Et l’entreprise vendra cette production à des entreprises japonaises et sud-coréennes.

 

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