Mine Arnaud ne serait pas rentable

Publié le 09/02/2014 à 22:58

Mine Arnaud ne serait pas rentable

Publié le 09/02/2014 à 22:58

Par Suzanne Dansereau

Rendu visuel du projet de la Mine Arnaud à Sept-Îles. Illustration: Mine Arnaud

A la lumière d’une toute récente étude de la Banque mondiale, la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine se dit convaincue que le projet d’apatite de Mine Arnaud, à Sept-Îles, n’est pas rentable et exhorte le gouvernement Marois à le rejeter.

Dans un communiqué transmis à Les Affaires, la coalition se réfère aux plus récentes prévisions de la Banque mondiale sur le prix de la roche phosphatée (qui contient de l’apatite) pour 2014- 2025.

Selon ces prédictions publiées fin janvier, le prix chutera progressivement et continuellement, pour passer de 102$US la tonne en 2014 à 70$US la tonne en 2025 (en dollars de 2010).

Or, l’été dernier, devant le Bureau des audiences publiques sur l’Environnement (BAPE) la direction de Mine Arnaud a indiqué que le prix plancher de son projet s’élevait à 120US$ la tonne.

«Il faut se rendre compte que le prix du phosphate a énormément baissé depuis le début du projet de Mine Arnaud, signale le porte-parole de la coalition Ugo Lapointe. Le projet est contesté aux plans social et environnemental. Maintenant nous avons la preuve qu’il n’est pas rentable.»

Au plus fort du boom minier, le prix du phosphate a grimpé jusqu’à 450US$ la tonne. En 2009, au sortir de la récession, il avait baissé à 265$. En décembre 2013, il s’élevait à 100US$ la tonne.

Même le prix de 120US$ fourni par Mine Arnaud laisse la coalition perplexe. «Nous ne savons toujours pas si ce montant représente les coûts de production, les coûts comptants ou les coûts totaux» indique-t-il.

La minière, invoquant la confidentialité, refuse de partager le scénario économique sur lequel elle se base pour calculer la faisabilité du projet, scénario qui comprend aussi le rendement du projet et la période de récupération de l’investissement.

Le projet de mine Arnaud prévoit une mine à ciel ouvert en bordure d’un quartier résidentiel collé sur Sept-îles. La mine produirait 1,3 million de tonnes d’apatite par année pendant 23 ans et créerait 330 emplois. Mais le projet nécessite un investissement de 750M$.

Investissement-Québec, actionnaire à 62% du projet, souhaite que son partenaire privé, le géant mondial du fertilisant Yara International, augmente sa participation, actuellement à 38%. Mais ce dernier a signalé à Les Affaires qu’il attendait le rapport du BAPE pour prendre une décision. Le rapport est prêt et le ministre de l’Environnement a jusqu’au 20 février pour le rendre public. Après quoi, le cabinet du gouvernement Marois devra décider s’il lui donne le feu vert.

Ce que la coalition craint, c’est qu’à l’aube d’une élection, le gouvernement ou un autre parti politique à Québec utilise ce projet à des fins partisanes. «Les Québécois doivent savoir qu’ils risquent de perdre des centaines de millions de dollars dans un projet mal ficelé et non rentable», conclut M. Lapointe.

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