Impossible pour Québec de saisir la centrale de Résolu

Publié le 01/05/2012 à 13:28, mis à jour le 02/05/2012 à 12:45

Impossible pour Québec de saisir la centrale de Résolu

Publié le 01/05/2012 à 13:28, mis à jour le 02/05/2012 à 12:45

MRNF La centrale Jim-Gray sur la rivière Shipshaw, au nord de Chicoutimi.

Québec voudrait bien saisir la centrale de Résolu sur la rivière Shipshaw. Mais le gouvernement serait incapable de l’exploiter sans la collaboration de l’entreprise. Le ministre des Ressources naturelles songe donc à la lui laisser, mais à en saisir les profits, a appris LesAffaires.com.

Le 30 décembre, le ministre Clément Gignac a annoncé qu’il ne renouvellerait pas le bail hydraulique de Résolu – l’ancienne AbititiBowater – parce qu’elle n’a pas réalisé suffisamment d'investissements au Québec, selon lui. La loi donne clairement le pouvoir au gouvernement d’exproprier l’entreprise et de prendre possession de sa centrale Jim-Gray, située au nord de Chicoutimi.

Le hic : l'équipement est en plein milieu du réseau d’Hydro-Saguenay, appartenant à Résolu. Si Hydro-Québec devenait propriétaire du barrage, la société d’État devrait donc négocier pour acheminer pour faire passer l’énergie produite sur son réseau privé.

Ce n’est pas tout : Jim-Gray est exploitée à partir d’un poste à distance appartenant à Résolu, qui gère également six autres centrales de l’entreprise! «Il y a des contraintes inhérentes au fait de séparer la centrale du réseau, en matière d’exploitation et de transport d’électricité, confirme Pierre Choquette, porte-parole de Résolu. Tout ce qui est connecté à Jim-Gray fait partie du réseau propre de la compagnie.»

Bref, la saisie pure et simple de l’équipement et son transfert à Hydro-Québec relèverait du véritable casse-tête. Le gouvernement tente donc de trouver une solution, et vient de repousser une troisième fois son ultimatum, au 15 juin.

Fort de son contrôle sur toute l’infrastructure entourant la centrale, Résolu attend que le gouvernement lui propose quelque chose. Et ce, alors que l’entreprise «n’a pas renoncé à ses droits sur ces installations», répète Pierre Choquette.

Hier, l’attachée de presse du ministre Clément Gignac a expliqué qu’il examinait «les modalités pour récupérer les avantages de la centrale». «On veut s’assurer que les bénéfices reviennent à la région, sous une forme ou une autre, dit Jolyanne Pronovost. C’est une centrale qui se trouve dans un réseau, qui alimente des usines. Il faut qu’elle continue d’alimenter les usines.»

Est-ce que le gouvernement pourrait toujours exproprier Résolu et prendre le contrôle de la centrale? «Il ne faut pas perdre de vue que c’est une centrale qui est dans un réseau, répond l’attachée de presse. C’est quand même complexe comme discussion. Mais il n’y a rien qui n’est pas sur la table.»

Lors de la nationalisation de l’électricité, Québec a laissé à certains industriels – comme des alumineries et des papetières – le privilège d’exploiter elles-mêmes des centrales hydroélectriques, à conditions qu’elles servent avant tout à alimenter leurs usines.

Avec le temps, le gouvernement a aussi posé des conditions pour renouveler certains baux hydrauliques. Dans le cas de la centrale Jim-Gray, elles incluent un minimum d’investissements dans les installations de Résolu et le maintien de l’usine de Kénogami, où l’entreprise a fermé une machine à papier en décembre.

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