(Photo: Bloomberg)

Glencore, le géant du négoce des matières premières, a accéléré la cadence sur son programme de désendettement au terme d'un premier semestre toujours marqué par la pression sur les cours du cuivre et du charbon malgré une réduction de ses pertes. 

Sur les six premiers mois de l'année, le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, a réduit sa dette nette de 9%, la ramenant à 23,5 milliards de dollars (20,7 milliards d'euros), a-t-il indiqué dans un communiqué.

Mais il a également de nouveau resserré son objectif, visant désormais à la réduire aux environ de 16,5 à 17,5 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année.

«Depuis que nous avons annoncé nos mesures pour réduire les niveaux d'endettement en septembre, nous avons réalisé des progrès considérables dans la réalisations de nos objectifs», a déclaré son directeur général, le Sud-Africain Ivan Glasenberg, cité dans le communiqué.

Sous pression face à la chute des cours des matières premières dans ce secteur nécessitant pourtant beaucoup de capitaux, Glencore avait alors dévoilé un vaste programme, incluant entre autres une suspension du dividende, des coupes dans la production ou encore des cessions d'actifs, afin de reprendre la contrôle de son bilan.

Le géant des matières premières entendait initialement réduire sa dette de 10,2 milliards de dollars, pour la ramener aux environs de 20 milliards d'ici à fin 2016, mais a depuis revu cette objectif à deux reprises, une première fois en décembre, puis en mars où il avait alors placé la barre pour sa dette nette entre 17 et 18 milliards.

Le groupe a déjà largement atteint ses objectifs concernant les 4 à 5 milliards de cessions d'actifs visées, a souligné Ivan Glasenberg.

Accord sur une mine en Australie

Glencore a notamment conclu en avril un accord avec l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada pour lui vendre 40% de ses activités agricoles, auquel s'était ajouté en juin un accord supplémentaire avec British Columbia Investment Management Corporation sur une tranche de 9,99%.

En marge de ses résultats, Glencore a également annoncé mercredi une nouvelle opération, avec un accord avec Evolution Mining sur une mine de cuivre et d'or en Australie.

Ce groupe australien va reprendre une participation de 30% de la mine d'Ernest Henry Mine pour 880 millions de dollars australiens (594 millions d'euros), auxquels s'ajouteront des versements mensuels. La transaction devrait être finalisée d'ici à la fin du dernier trimestre 2016.

Sur les six premiers mois de l'année, Glencore a réduit sa perte à 369 millions de dollars (327 millions d'euros) contre 676 millions de dollars sur la première moitié de l'année 2015. Son chiffre d'affaires s'est quant à lui contracté de 6% à 69,4 milliards de dollars.

Glencore qui, à la différence d'autres grands groupes miniers s'appuie aussi sur une division dédiée au négoce des matières premières, a vu l'excédent brut d'exploitation dans ses activités de courtage s'étoffer de 9%, à 1,2 milliard de dollars.

Il a en revanche chuté de 20% à 2,7 milliards dans ses activités de production face à la chute des cours de ressources de référence dans son portefeuille, tel que le cuivre, en baisse de 21% en moyenne sur la période.

«Après un début d'année difficile, le ton plus constructif des marchés au cours des derniers mois a aidé à soutenir les prix de plusieurs de nos matières premières clés», a affirmé Ivan Glasenberg, tout en disant rester attentif aux conditions de marché, toujours «volatiles». 

En fin de matinée, le titre cédait 4,21% à 181,80 pence à la Bourse de Londres où l'action Glencore a sa principale cotation. 

L'action Glencore avait essuyé une violente tempête en Bourse à l'automne dernier face aux doutes des investisseurs sur son programme désendettement dans ce secteur gourmand en capitaux, mais a vivement rebondi depuis janvier.