Bientôt une première mine de diamants au Québec

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:48

Bientôt une première mine de diamants au Québec

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 29/11/2010 à 11:48

Par Suzanne Dansereau

Situé à 350 kilomètres au nord de Chibougamau, en territoire conventionné, le site a le potentiel de devenir la première mine de diamant du Québec. Renard serait par ailleurs la seule mine du monde où tout le diamant irait exclusivement à la bijouterie. Pour les autres en effet, une partie du diamant sert à l'usage industriel, moins valorisé.

Le projet en cours d'évaluation depuis neuf ans et ayant jusqu'à maintenant entraîné des dépenses de 120 millions de dollars (M$), vient de franchir une nouvelle étape. Après avoir annoncé en mars dernier que les ressources étaient trois fois plus élevées que prévu, la coentreprise formée de la vancouvéroise Stornoway Diamond et de la société d'État québécoise SOQUEM (filiale de la SGF) lance une étude de faisabilité et une étude d'impact environnemental et social.

" Nos données sont tellement solides que nous passons directement au programme de faisabilité sans réaliser l'étape de préfaisabilité ", a indiqué Ghislain Poirier, le vice-président, affaires publiques, de Stornoway. Le but est d'ouvrir la mine fin 2013, avec un effectif d'environ 300 travailleurs.

L'entreprise poursuit ses travaux d'exploration et a publié en octobre des résultats démontrant que des ressources additionnelles se trouvent en profondeur. Ces ressources permettront peut-être de prolonger de façon importante la durée de la vie de la mine.

Une équipe de gestion québécoise

Le programme de faisabilité entraîne la création d'une équipe de gestion entièrement établie au Québec, sous la supervision de Patrick Godin, un ancien de Cambior, Iamgold et Canadian Royalties, qui devient chef d'exploitation. De plus, deux Québécois sont présents au conseil d'administration de Stornoway. Il s'agit d'Yves Harvey et de Serge Vézina.

Selon l'évaluation préliminaire de mars 2010, le prix moyen du carat extrait des cheminées de kimberlites du sol jamésien est de 117 $, alors que la moyenne mondiale est de 80 $. Le programme de faisabilité devrait durer un an.

Les études en cours prévoient la participation de plusieurs firmes, dont la plupart sont installées au Québec. Il s'agit de SNC-Lavallin pour l'étude de faisabilité, de Roche pour l'étude d'impact environnemental et social, de Golder Associates pour le parc à résidus, et d'AMEC America, de Vancouver, pour le design de l'usine de traitement. L'expertise québécoise est donc mise à contribution dans ce projet.

Ghislain Poirier ne s'inquiète pas au sujet de l'impact environnemental : contrairement a d'autres ressources, l'extraction du diamant est une opération peu polluante, plaide-t-il. " Tout est mécanique, il n'y a rien de chimique. La roche est non acide et aucun produit chimique ne s'écoule dans le parc à résidus. "

Par contre, il annonce déjà que l'entreprise envisage de modifier l'emplacement du parc à résidus pour ne pas toucher à un lac. D'autre part, Stornoway est en pourparlers avec Hydro-Québec pour installer une ligne électrique qui remplacerait le diesel, plus polluant.

La route 167

Les promoteurs du projet affrontent deux défis importants : l'accès et la main-d'oeuvre. Côté route, Stornoway jouit d'une promesse de Québec visant à financer 50 % de l'extension de la route 167 (130 M $ sur 260 M $), dans le cadre du Plan Nord. " La route est cruciale pour nous, mais elle ouvre aussi la voie à trois autres projets miniers - Eastmain (or), Matoush (uranium) et McLeod Lake (cuivre molybdène) - ainsi qu'au parc régional des monts Otish. S'ils démarrent tous, ces projets pourraient porter à un millier le nombre d'emplois créés dans la région.

Cela, si on réussit à les combler... En effet, le défi de la main-d'oeuvre n'est pas simple à relever. Pour convaincre les Cris ou les Québécois de suivre les formations leur permettant d'être embauchés à la mine, Stornoway s'y prend trois ans d'avance. Un poste de responsable des relations communautaires a été ouvert. Son travail consistera à coordonner les programmes, à s'assurer qu'ils répondent aux besoins et, surtout, à veiller à recruter un nombre suffisant de candidats, indique M. Poirier.

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