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Véritable bombe dans le monde du hockey. Rogers s’allie à CBC et à TVA Sports et devient le diffuseur officiel des matchs de la Ligue nationale de hockey (LNH) pour les 12 prochaines années moyennant un montant record de 5,2 milliards de dollars.
L'entente est assujettie à l'approbation du Conseil des gouverneurs de la LNH lors de sa réunion qui aura lieu les 9 et 10 décembre.
Selon les détails de l’accord, TVA Sports devient le diffuseur officiel des 22 matchs nationaux du Canadien de Montréal dès la saison prochaine et jusqu’en 2025-2026. La société disposera aussi des droits sur tous les matchs nationaux des équipes canadiennes et sur un maximum de 160 parties disputées entre des équipes américaines de la LNH, de même que sur les événements spéciaux comme le Match des étoiles, la Classique hivernale, le repêchage amateur et la cérémonie de remise des trophées.
«Le contenu sportif est un atout stratégique clé et nous avons investi de manière importante pour renforcer notre offre de sports aux Canadiens», a annoncé Nadir Mohamed, président et chef de la direction de Rogers Communications, en conférence de presse à Toronto. Il a insisté sur le fait que l’entreprise allait offrir plus de contenus sur toutes les plateformes.
Le commissaire de la LNH, Gary Bettman était aussi présent à l’événement. «Avec cette entente, nous avons voulu nous assurer que le hockey continuera d’avoir une visibilité maximale sur toutes les plateformes malgré l’évolution rapide des technologies de l’information. Personne ne sait exactement ce à quoi ressemblera le monde dans 12 ans, nous voulions donc avoir un partenaire pouvant faire preuve d’une grande flexibilité, afin de suivre les amateurs où qu’ils se trouvent», a-t-il expliqué.
Tout n’est pas perdu pour RDS
Tout n’est cependant pas encore perdu pour RDS, diffuseur exclusif des parties du Canadien jusqu’à la fin de la présente saison, puisque les droits locaux de 60 matchs du Canadien n’ont toujours pas été attribués : «Les négociations pour l’attribution de ces droits de diffusion sont en cours, mais je n’en dirai pas plus. Rien n’est encore réglé», a affirmé le vice-président principal aux communications du Canadien, Donald Beauchamp, refusant de commenter l’entente survenue entre la LNH et Rogers.
La valeur de ce bloc de 60 matchs vient toutefois de grimper considérablement, selon le professeur de l’Université McGill spécialisé en marketing sportif Bruno Delorme: «RDS voudra à tout prix éviter de se retrouver orpheline de matchs de hockey et TVA Sports a manifesté son intérêt également, alors c’est clair que les enchères vont grimper», dit-il.
Selon lui, les événements sportifs ont la particularité de river les spectateurs à leur écran lorsqu’ils sont diffusés en direct, ce qui vaut de l’or pour les annonceurs et explique pourquoi Rogers a accepté de payer entre 300 et 500 millions de dollars par année pour obtenir les droits de diffusion: «L’émergence des nouveaux médias, avec la diffusion en flux (streaming) et les appareils mobiles, a sûrement contribué à faire grimper les enchères. Parfois, il faut aussi payer un peu plus cher pour éliminer un rival», affirme-t-il.
Le spécialiste du marketing sportif Jean Gosselin précise que RDS verse en ce moment un montant d’environ 30 millions de dollars par année au Canadien de Montréal pour diffuser tous les matchs de l’équipe.
M. Gosselin ajoute que Rogers paiera plus du double de ce que NBC verse à la LNH pour les droits de diffusion sur le marché américain. En avril 2011, NBC a signé une entente de 10 ans avec le circuit Bettman pour un montant «record» évalué à deux milliards de dollars. «S’il y a encore des gens qui doutaient de l’importance du marché canadien pour la LNH, voilà qui viendra leur clouer le bec», raconte-t-il.
Sur le marché anglophone, TSN perd la diffusion des matchs de la LNH au profit de SportsNet. CBC continuera de diffuser l’émission The Hockey Night in Canada pour les quatre prochaines années, mais n’en tirera aucun revenu. «Rogers prend le contrôle de l’inventaire et de la publicité sur nos ondes, ce qui entraînera une baisse de revenus. En retour, nous ne paierons pas de droits de diffusion», a expliqué le président de la société d’État, Hubert T. Lacroix, présent à la conférence de presse.
La direction de RDS a refusé de commenter l’entente.
