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La tendance des mises en chantier d'habitations au Canada pour février a augmenté, propulsée par un bond dans le segment des logements collectifs comme les copropriétés, les appartements et les maisons en rangée.

Mais le marché de l'habitation des régions productrices de pétrole a continué d'éprouver des difficultés, la cadence des mises en chantier dans les Prairies ayant reculé pendant que les autres grandes régions du pays ont enregistré des hausses. 

«De tous les indicateurs économiques canadiens où le chiffre national camoufle la véritable situation, celui-ci est en haut de la liste», a observé Robert Kavcic, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux, dans une note à ses clients.

«D'un côté du spectre, l'activité de construction résidentielle est tout simplement en récession, tandis que de l'autre côté, la nouvelle construction est en train de dépasser les sommets du passé.»

La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a révélé, mardi, que le nombre désaisonnalisé annualisé des mises en chantier pour le mois de février avait atteint 212 594 unités, contre 165 071 en janvier.

Les économistes s'attendaient plutôt à une tendance annualisée de 180 000 unités, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Les mises en chantier de logements collectifs en milieu urbain ont augmenté de 46 pour cent pour s'établir à 138 774 unités, alors que les mises en chantier de maisons individuelles dans les centres urbains ont grimpé de 6,1%, pour atteindre 61 457 unités.

Le nombre désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier d'habitations dans les régions rurales a quant à lui été évalué à 12 363.

Cependant, les données régionales faisaient état de certaines différences à travers le pays. 

Le nombre de mises en chantier dans les centres urbains a avancé en février de 60,5% en Colombie-Britannique, de 33,5% en Ontario, de 27,6% au Québec et de 26,2% dans les provinces atlantiques, tandis qu'il a reculé de 2,1% dans les Prairies. 

Les mises en chantier se situaient à un creux de quatre ans dans les Prairies, où la faiblesse des prix du pétrole a sapé la confiance des consommateurs, et elles ont atteint un sommet de huit ans en Colombie-Britannique.

L'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, a noté qu'après un lent début d'année, les mises en chantier connaissaient une reprise et avaient surpassé les attentes. Cependant, elle a souligné que l'hiver inhabituellement clément dans plusieurs régions du pays pourrait avoir gonflé les chiffres. 

«Normalement, la construction s'immobilise quasiment pendant l'hiver, mais certaines constructions qui auraient autrement été retardées jusqu'au printemps pourraient avoir été entamées compte tenu du temps clément en janvier et février», a-t-elle expliqué dans une note de recherche. 

Par ailleurs, Statistique Canada a indiqué mardi que les municipalités du pays avaient émis des permis de bâtir dont la valeur totalisait 6,4 milliards $ en janvier, une somme en baisse de 9,8% par rapport au mois de décembre. 

Ce déclin était attribuable en grande partie à la diminution des intentions de construction de logements multifamiliaux en Colombie-Britannique et en Ontario, a précisé l'agence fédérale. De moins importantes intentions de construction d'immeubles institutionnels au Québec et en Alberta ont aussi contribué au recul, dans une moindre mesure.

La valeur des permis de construction résidentielle a reculé de 12,5% à 4,0 milliards $ en janvier, tandis que celle des permis de construction non résidentielle a cédé 4,8% à 2,4 milliards $.