La maison de Catania dans l'œil du fisc

Publié le 13/11/2012 à 15:18, mis à jour le 13/11/2012 à 17:28

La maison de Catania dans l'œil du fisc

Publié le 13/11/2012 à 15:18, mis à jour le 13/11/2012 à 17:28

La maison de Nathalie Boutin, la femme de Paolo Catania, dans Outremont. Photo: JLR.

Revenu Québec vient de publier une hypothèque légale de 1,56 M$ sur la maison familiale de Paolo Catania, rue McCulloch, dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal. La débitrice inscrite à l’acte est sa femme Nathalie Boutin, à qui l’entrepreneur proche de la mafia a vendu sa part de sa maison pour 1 $ en 2009.

Revenu Québec tâche ainsi de récupérer une créance de Paolo Catania, explique un porte-parole. «En acceptant un bien d’un proche en-dessous de sa valeur marchande, elle devient débitrice solidaire du débiteur principal, jusqu’à concurrence de l’avantage obtenu», dit Stéphane Dion.

La Loi sur l’administration fiscale permet cette démarche, confirme André Lareau, professeur de fiscalité à l’Université Laval. «Si le vendeur doit de l’impôt pour l’année du transfert de la maison ou pour les années antérieures, les autorités vont le retracer et les cotiser, lui et sa conjointe.»

La maison des Catania-Boutin vaut 2,5 M$, selon le registre foncier. Sept mois avant que Paolo Catania ne la «vende» à sa femme, les journalistes d’enquête commençaient à s’intéresser à ses activités et à ses liens avec la mafia. Les enquêtes policières sur ses activités ont commencé quelques jours après la transaction.

Les Affaires a tenté de joindre Paolo Catania en vain. La firme de relations publiques Massy-Forget a fait parvenir par courriel une déclaration du pdg du Groupe Catania, André Fortin. « Ces informations relèvent de la vie privée de M. Catania et de sa conjointe, et l’entreprise ne commentera pas davantage », mentionne-t-il.

Une «vedette» de la Commission Charbonneau

Paolo Catania est au centre des allégations faites par les différents témoins devant la Commission Charbonneau.

L’entpreneur n’en est pas à ses premiers problèmes avec le fisc : il s’est déjà fait cotiser par le gouvernement à plusieurs reprises dans le passé, pour des sommes dépassant les 100 000 $. Le gouvernement a perquisitionné les bureaux du Groupe Catania à Brossard en avril.

Son entreprise, le Groupe Catania, est aussi sous enquête pour l’achat des terrains du Faubourg Contrecœur pour 4,4 M$, alors qu’ils en valaient 19 M$.

En mai, l’Unité permanente anticorruption a même arrêté Paolo Catania et André Fortin dans la foulée de cette enquête. La police a aussi arrêté l’ancien directeur général de la Société d’habitation et de développement de Montréal lors de la vente des terrains au promoteur, Martial Fillion, et l’ex président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, accusés d’avoir participé à un stratagème pour favoriser le Groupe Catania.

L’entreprise a obtenu pour 100 M$ de contrats de la Ville de Montréal entre 2006 et 2010.

L’ingénieur à la retraite de la Ville de Montréal Gilles Vézina a avoué avoir un jour été invité à l’anniversaire de Nathalie Boutin, la femme de Paolo Catania, qui vient de recevoir l’hypothèque légale.

Celui qui l’avait invité est le père de Paolo, Frank, qui a été filmé par la Gendarmerie royal du Canada en train de remettre des liasses d’argent à l’ancien parrain Nicolo Rizzuto au repère de la mafia, le Café Cosenza, rue Jarry à Montréal.

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