Jean Charest défend son indépendance

Publié le 11/05/2011 à 11:33, mis à jour le 11/05/2011 à 14:01

Jean Charest défend son indépendance

Publié le 11/05/2011 à 11:33, mis à jour le 11/05/2011 à 14:01

Par La Presse Canadienne

[Photo : Martin Martel]

Le premier ministre Jean Charest s'est défendu, mercredi, d'avoir subi les influences du puissant conglomérat financier Power Corporation (TSX:POW) lorsqu'il a atténué ses attaques contre le gouvernement fédéral, lors d'un sommet sur les changements climatiques.

Dans son édition de mercredi, le quotidien Le Devoir cite un câble diplomatique rendu public par Wikileaks exposant l'influence de l'entreprise, dont les activités s'étendent jusque dans les sables bitumineux albertains.

Selon le quotidien, l'ambassadeur américain à Ottawa, David Jacobson, évoque dans un rapport à ses supérieurs la possibilité que M. Charest ait cessé de critiquer la faiblesse des positions environnementales du gouvernement fédéral, lors d'un sommet au Danemark, à cause de l'influence de Power sur la sphère politique.

Lors d'un point de presse dans un corridor de l'Assemblée nationale, avant la période des questions, M. Charest a rappelé qu'il s'est déjà défendu, en janvier 2010, d'avoir adouci le ton quelques semaines plus tôt lors du sommet à Copenhague.

Le premier ministre a fait cette déclaration sans répondre aux questions des journalistes lui demandant des précisions sur ses liens avec les dirigeants du conglomérat financier.

M. Charest a plutôt exhibé un article publié en janvier 2010 par Le Devoir, dans lequel il soutenait n'avoir aucune réticence à défendre les positions québécoises, à Copenhague ou ailleurs.

Selon le premier ministre, cet article démontre qu'il ne limite pas ses interventions en fonction d'intérêts autres que ceux du Québec et contredit celui que Le Devoir a publié mercredi à propos de l'influence de Power Corporation.

"Le journaliste du journal Le Devoir aurait dû compléter sa recherche et lire l'article (de janvier 2010)", a-t-il dit.

Dans son câble, transmis à Washington en décembre 2009, M. Jacobson constate que M. Charest avait adouci le ton, à Copenhague, sans pouvoir certifier que l'influence de la famille Desmarais, qui dirige Power Corp., explique ce changement.

Mais, rapporte Le Devoir, l'ambassadeur donne plusieurs exemples des liens de la famille Desmarais avec les politiciens.

"Est-ce que M. Charest a été influencé par Power Corp. pour baisser ainsi le ton de ses critiques à l'endroit du gouvernement fédéral, ce n'est pas clair, a écrit M. Jacobson. Mais l'influence sur le milieu fédéral et provincial de cette société est indéniable."

Le ministre des Finances, Raymond Bachand, a assuré mercredi que Power Corporation, et la famille Desmarais qui la dirige, n'a pas plus d'influence que d'autres.

"Pas plus que n'importe quelle autre entreprise, n'importe quel chef syndical, n'importe quel groupe de pression, a-t-il dit lors d'un point de presse. Ils ont tous droit à leur opinion, nous on gouverne pour le bien public."

En Chambre, le Parti québécois a affirmé que le câble diplomatique prouve une nouvelle fois que les positions gouvernementales sont influencées par des intérêts financiers.

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