Éviter une autre récession relève de l'impossible selon l'économiste Nouriel Roubini, qui avait prédit la dernière crise financière et la récession qui a suivi en 2008.
Dans une lettre publiée dans les pages du Financial Times, M. Roubini affirme que cela « pourrait simplement être une mission impossible », en soulignant que la plupart des outils disponibles pour relancer la croissance économique mondiale ont déjà été utilisés par les gouvernements et les banques centrales depuis 2008, et qu'il n'en reste plus vraiment.
À son avis, de nombreux indicateurs pointaient déjà dans cette direction avant même que Standard & Poors (S&P) n'abaisse la note de crédit des États-Unis vendredi soir. « La décision mal avisée de Standard & Poors de dégrader la note de crédit des États-Unis alors que les marchés vivent une sévère tourmente et que l'économie est si fragile ne fait qu'augmenter les chances d'une récession à double creux et de déficits fiscaux encore plus grandes », a-t-il plaidé.
Il constate que la création d'emploi, la croissance économique, la consommation et la production manufacturière ne sont pas au rendez-vous aux États-Unis, en plus du secteur immobilier qui reste à plat et de la confiance qui recule.
Du côté européen, l'Italie et l'Espagne aux prises avec une lourde dette publique sont des économies trop imposantes pour faire l'objet d'un plan de sauvetage, insiste-t-il.
Puis, les économies émergentes telles que la Chine, l'Inde et le Brésil vivent un ralentissement de leurs industries manufacturières, tout comme d'autres économies s'appuyant sur leurs exportations ou leurs ressources naturelles comme l'Allemagne et l'Australie.
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