Piratage : Sony sortira « L'interview » finalement

Publié le 23/12/2014 à 16:09

Piratage : Sony sortira « L'interview » finalement

Publié le 23/12/2014 à 16:09

Par AFP

Photo: Bloomberg

Sony Pictures a fait volte-face mardi en autorisant aux Etats-Unis une sortie limitée de « L’interview qui tue!», sa comédie parodiant le leader nord-coréen, défiant ainsi les pirates informatiques qui avaient menacé les salles qui le projetteraient.

Le film sortira le jour de Noël comme le studio de cinéma l'avait initialement prévu, mais il ne sera projeté que dans un nombre limité de salles, au lieu d'une sortie nationale dans des milliers de cinémas.

"Nous n'avons jamais abandonné l'idée de distribuer +L'interview qui tue!+ et nous sommes heureux que notre film sorte dans quelques cinémas le jour de Noël", a déclaré le directeur général de Sony Michael Lynton dans un communiqué.

"Nous continuons parallèlement nos efforts pour nous assurer que des plateformes (de distribution via internet) et davantage de salles" diffuseront le film, a-t-il ajouté.

Une porte-parole du studio n'était pas en mesure de dire combien de salles projetteraient le film, qui sera notamment montré au Plaza Atlanta en Georgie et par la chaîne de cinémas Alamo Drafthouse, dont le siège se trouve à Austin, au Texas, et qui compte plusieurs dizaine de salles.

Selon le New York Times, qui cite des sources proches du dossier, Sony espère aligner 200 à 300 salles.

"Le peuple a parlé! La liberté de parole a vaincu! Sony n'a pas abdiqué! +L'interview qui tue!+ sera projeté dans des salles qui le veulent le jour de Noël", s'est réjoui le réalisateur Seth Rogen sur son compte Twitter mardi tandis que l'acteur James Franco, qui partage l'affiche du film avec lui, criait à la "victoire" sur son propre compte.

Sony Pictures avait consterné Hollywood en annonçant la semaine dernière renoncer à la diffusion du film, acteurs et réalisateurs dénonçant une grave atteinte à la liberté d'expression et une victoire du terrorisme.

 

Côté politique de nombreux parlementaires dont le républicain John McCain s'étaient aussi élevés contre cette décision et le président américain Barack Obama avait déploré "une erreur" de Sony Pictures.

Le président américain se félicitait logiquement mardi de la sortie annoncée de "L'interview qui tue!", a indiqué à des journalistes le porte-parole de la Maison Blanche Eric Schultz.

"Nous sommes un pays qui croît en la liberté de parole et au droit à l'expression artistique" et nous "saluons" la décision de Sony et de plusieurs cinémas indépendants de sortir le film, a-t-il déclaré.

Lundi soir, un groupement représentant au total 250 salles de cinéma indépendantes avait lancé une pétition sur le site change.org pour demander à Sony de leur permettre de projeter "L'interview qui tue!", sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

Cette satire a été qualifiée "d'acte de terrorisme" par Pyongyang, qui a selon les autorités américaines commandité la gigantesque attaque informatique dont Sony Pictures a été victime il y a un mois.

La Corée du Nord a été brièvement privée de connexion internet mardi, au lendemain d'une première coupure générale de neuf heures qui pourrait avoir été orchestrée en représailles à l'attaque informatique contre Sony Pictures, selon une société de cybersécurité.

Le président Barack Obama avait assuré que Washington répliquerait après ce hacking. Mardi, le département d'Etat américain a toutefois refusé de confirmer ou non si Washington était impliqué dans la panne de réseau en Corée du Nord.

Sony Pictures a fait l'objet d'une attaque informatique massive, l'une des plus graves essuyée par une entreprise américaine, le 24 novembre, de la part d'un groupe se présentant comme le "GOP" et exigeant du studio de cinéma qu'il annule la sortie de "L'interview qui tue!".

Le GOP avait notamment menacé de s'en prendre aux salles de cinéma qui montreraient la comédie parodique, agitant le spectre des attaques terroristes du 11 septembre 2001. La plupart des grandes chaînes de cinéma américaines dont Regal et AMC avaient renoncé à programmer le film, conduisant Sony Pictures à annuler sa sorti, avant de changer de braquet mardi.

Le régime communiste nie être impliqué dans le piratage au cours duquel les données personnelles de 47.000 employés et collaborateurs de Sony Pictures ont été dérobées, mais a en loué les auteurs.

Cette attaque informatique s'est aussi traduite par la diffusion en ligne d'emails embarrassants pour les dirigeants de Sony et par la mise en ligne illégale de cinq films du studio dont plusieurs pas encore sortis.

Mardi l'agence de presse gouvernementale nord-coréenne a de nouveau agité la menace de l'arsenal nucléaire du régime communiste et conseillé à Washington de "réfléchir à deux fois à sa politique hostile" à Pyongyang.

 

 

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