Les traducteurs agréés du Québec s'affichent


Édition du 16 Avril 2016

Les traducteurs agréés du Québec s'affichent


Édition du 16 Avril 2016

Par Claudine Hébert

« Tous nous envient pour cette visibilité que nous venons d’offrir à la profession », dit Réal Paquette, président de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec.

Ça se traduit en bénéfices. Ça se traduit en résultats... Qui ne les a pas vus ? En mars, il était impossible de franchir deux coins de rue au centre-ville de Montréal sans tomber sur une colonne numérisée ou un abribus affichant un slogan vantant les mérites des traducteurs agréés du Québec. Même le pont Jacques-Cartier avait son panneau géant. Cette campagne intensive d'affichage, qui s'est déroulée du 7 mars au 1er avril, visait à faire connaître et reconnaître la profession.

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Pourquoi avoir misé sur l'affichage plutôt que sur la télévision, la radio, les publications, voire les médias sociaux ? «C'est ce que nous permettait notre budget», indique Réal Paquette, président de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) depuis 2012. Un budget de 500 000 $ a été adopté lors de la dernière assemblée générale de l'Ordre, en 2015. Les quelque 2 100 membres, poursuit-il, ont accepté de financer cette campagne en deux volets à l'aide d'une cotisation spéciale de 50 $ répartie sur trois ans. La première étape vient de se conclure. La seconde, dont la formule n'est pas encore déterminée, est prévue au printemps 2017.

La dernière campagne publicitaire de l'Ordre remonte au début des années 2000. L'organisation avait alors misé sur des publicités qui ciblaient le lectorat de magazines spécialisés.

Réalisée par l'agence Réservoir, avec l'aide de Jungle Media, la récente campagne a coûté 250 000 $. Pour maximiser l'investissement, l'agence a recommandé de canaliser et de concentrer le message.

«Nous avons préconisé l'usage d'un seul médium. Au total, il s'agissait d'une centaine d'affiches concentrées au centre-ville de Montréal. L'endroit même où se trouve le plus important noyau de la communauté d'affaires, la principale clientèle appelée à utiliser les services de traducteurs agréés», dit Simon Boulanger, associé à l'agence Réservoir.

L'appellation «traducteur agréé du Québec» a également été préférée au nom complet de l'Ordre. «Pour le grand public, le nom de notre organisme ne dit rien, mais tout le monde sait ce qu'est un traducteur», concède le président de l'OTTIAQ. «On a favorisé un concept de slogans simples que la mémoire peut facilement photographier. En introduisant "traducteurs agréés du Québec" sur les moteurs de recherche, le nom de l'ordre apparaît dans les 10 premiers résultats», explique M. Paquette.

Réal Paquette rappelle que les traducteurs ne sont pas obligés de se joindre à l'OTTIAQ. Il s'agit d'un ordre à titre réservé. Mais les traducteurs qui deviennent agréés sont tenus de respecter un code de déontologie et de suivre une formation continue.

Il est encore trop tôt pour en évaluer les retombées, mais la publicité de l'OTTIAQ a fait parler d'elle. La campagne a été l'une des nouvelles les plus partagées sur Infopresse lors de la première semaine. «Grâce à une forte concentration d'affiches dans une aussi courte période, le public cible pouvait difficilement échapper au message», ajoute Simon Boulanger, en précisant n'avoir jamais réalisé auparavant une campagne aussi centralisée dans un si petit périmètre.

Quant aux médias sociaux, même s'ils n'ont pas constitué le médium de prédilection de la campagne, ils lui ont permis de traverser l'océan. «J'ai reçu beaucoup de courriels provenant de mes collègues traducteurs français, belges et allemands qui ont vu circuler nos affiches sur Twitter. Tous nous envient pour cette visibilité que nous venons d'offrir à la profession», conclut Réal Paquette

› 38,2 G$ US : Valeur mondiale en 2015 de l'industrie des services langagiers. Elle a augmenté de 6,5 % par rapport à 2014, malgré les difficultés économiques en Chine, en Russie et dans plusieurs pays européens. Source : Common Sense Advisory

› 17 : Nombre moyen de langues dans lesquelles sont traduits les sites Web des sociétés figurant au top 50 de Forbes. Source : Common Sense Advisory

› 2 151 : Nombre de membres de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec (OTTIAQ) au 31 mars 2016. Source : OTTIAQ
- Femmes 1 548
- Hommes 603
- Travailleurs autonomes 57 %
- Salariés 43 %

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