Les projets de ports méthaniers réjouissent les industriels

Publié le 19/07/2007 à 10:06

Les projets de ports méthaniers réjouissent les industriels

Publié le 19/07/2007 à 10:06

Par lesaffaires.com
Pierre Lahaie n'allume pas des lampions tous les jours, mais il se croise les doigts pour qu'au moins un des deux projets de terminaux méthaniers voie le jour sur le fleuve Saint-Laurent. Le directeur général de Petresa Canada, une filiale du groupe espagnol CEPSA qui produit des détergents à Bécancour, soutient que l'accès à une nouvelle source de gaz rendra son entreprise plus compétitive en sécurisant ses approvisionnements et en réduisant sans doute sa facture énergétique. " Nous sommes en compétition avec des entreprises dans le monde qui ont accès à du gaz naturel liquéfié (GNL), dit-il. L'importation de GNL au Québec permettra aux entreprises canadiennes de jouer sur le même terrain que celles de l'étranger. " La position de Pierre Lahaie traduit assez bien l'état d'esprit des industriels québécois contactés par le journal LES AFFAIRES face aux deux projets de ports méthaniers, Rabaska (Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France) à Lévis et Énergie Cacouna (TransCanada et Petro-Canada) à Gros-Cacouna, qui permettront l'importation de GNL par bateau en provenance de Russie, mais éevntuellement d'ailleurs dans le monde. Les gros consommateurs de gaz naturel (industries lourdes, commerces, institutions) auront ainsi accès à une deuxième source d'approvisionnement gazier à des prix moins élevés et plus stables, prétendent les promoteurs des projets méthaniers. Actuellement, le gaz naturel consommé au Québec provient de l'Alberta. Son prix est généralement plus élevé que le gaz disponible ailleurs dans le monde en raison de l'équilibre serré entre l'offre et la demande en Amérique du Nord. La firme-conseil américaine Energy and Environmental Analysis, mandatée par Gaz Métro, prévoit que le gaz naturel de Rabaska sera vendu à un prix inférieur de 10 % à celui du marché canadien en 2010-2011 (l'année de la mise en service du terminal) et de 5%, de 2011 à 2026. Difficile de planifier des investissements L'importation de gaz naturel est aussi un enjeu important pour la stratégie d'affaires de Mittal Canada, une filiale du groupe indien Arcelor Mittal qui produit de l'acier à Contrecoeur." Les projets de terminaux méthaniers stabiliseront les prix, ce qui nous permettra d'accroître nos investissements", soutient le président et chef de la direction de l'entreprise, Denis Fraser. Depuis quelques années, le prix du gaz naturel varie énormément, dit-il. En hiver, lorsque la demande est forte, il se vend environ 2 $ de plus le gigajoule que durant l'été." Cette volatilité nous a empêchés de faire des investissements ces dernières années", affirme M. Fraser. Même son de cloche chez Cascades, comme on peut le lire dans le mémoire qu'elle a présenté au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) dans le dossier Rabaska. Selon elle, l'incertitude liée à la variation des prix du gaz naturel et l'approvisionnement représente un" obstacle majeur" à l'amélioration de sa performance économique, mais aussi environnementale. Le gaz gagnerait du terrain sur le mazout Car l'importation de gaz naturel à meilleur coût représente aussi un enjeu environnemental pour plusieurs entreprises : elles pourraient réduire leur consommation de mazout lourd au profit du gaz naturel, qui est moins polluant." Si le prix du gaz importé est plus compétitif, notre industrie consommera moins de mazout, ce qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre", dit Pierre Vézina, directeur, énergie et environnement, au Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ). L'importation du GNL rendra le gaz naturel plus concurrentiel par rapport au mazout, soutiennent les spécialistes. Ce qui est favorable à l'environnement." Même si le gaz naturel est légèrement plus cher, on va l'utiliser, car sa combustion est plus efficace", dit Georges Cabana, vice-président, ressources humaines et affaires publiques, de Bowater Canada.

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