É.-U.: le plafond de la dette, un garde-fou devenu détonateur de crises

Publié le 16/10/2013 à 13:46

É.-U.: le plafond de la dette, un garde-fou devenu détonateur de crises

Publié le 16/10/2013 à 13:46

Par AFP

Garde-fou ou détonateur? Hérité des deux guerres mondiales, le mécanisme du plafond de la dette aux Etats-Unis a une nouvelle fois placé le pays au bord de l'abîme, confortant les partisans de son abrogation pure et simple.

"C'est une arme politique de destruction massive", a asséné mercredi Warren Buffett, multi-milliardaire et figure du capitalisme américain.

Après des jours de négociations, républicains et démocrates ont annoncé mercredi un accord pour relever la limite légale de la dette publique mais n'ont pu éviter les dommages infligés à la réputation et l'image de la première économie mondiale.

Adoptée pour la première fois en 1917 au moment de l'entrée en guerre des Etats-Unis, cette règle avait été conçue comme un garde-fou donnant aux Congrès le pouvoir de contrôler les dépenses exceptionnelles du gouvernement. Elle a ensuite été étendue en 1939, à l'orée de la Seconde guerre mondiale, à l'ensemble des sommes déboursées par l'Etat fédéral.

Ces dernières années, sur fond de flambée des déficits et de cohabitation, ce mécanisme s'est toutefois mué en vecteur de crises. A l'été 2011, une précédente impasse avait déclenché un séisme en privant les Etats-Unis de leur "triple A" accordé par Standard and Poor's, gage de solvabilité maximale auprès des marchés. En 1995-1996, le gouvernement avait dû fermer pendant près d'un mois en raison d'un précédent blocage.

Face à ces secousses à répétition et à la perspective de nouvelles crises, une question lancinante revient sur la table: les Etats-Unis seraient-ils bien avisés d'abandonner cette règle qu'un seul autre pays industrialisé, le Danemark, a adoptée?

"Ce n'est pas forcément une bonne chose de changer le système parce qu'on n'arrive pas à négocier (mais) ce ne serait pas une mauvaise idée d'y songer", déclare à l'AFP Dotty Lynch, professeur à l'American University de Washington.

Angel Gurria est de cet avis. Mettant en garde contre l'impact de la crise américaine, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a appelé la semaine dernière le Congrès à relever le plafond de la dette et, "ou encore mieux, à l'abroger".

En janvier, le président sortant de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait creusé le même sillon mais sur un ton plus mesuré, estimant que "ce serait peut-être mieux si nous n'avions pas" de limite légale sur la dette.

"Mécanisme illogique"

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