Canadian Tire avale Forzani : accueil prudent mais optimiste des franchisés québécois

Publié le 09/05/2011 à 18:05, mis à jour le 09/05/2011 à 18:21

Canadian Tire avale Forzani : accueil prudent mais optimiste des franchisés québécois

Publié le 09/05/2011 à 18:05, mis à jour le 09/05/2011 à 18:21

Par Marie-Eve Fournier

[Photo : Bloomberg]

Même si l’acquisition de Forzani par Canadian Tire suscite quelques incertitudes chez les franchisés québécois, la nouvelle est bien accueillie. « C’est le temps qui va nous dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose […] Je n’ai pas de craintes, mais je vais être aux aguets», résume Paul-André Goulet, propriétaire de 12 magasins à Montréal et sur la Rive-sud (Hockey Experts, S3, Nevada Bob’s Golf, Sports Experts et Atmosphère).

À son avis, « les deux entreprises vont pouvoir bénéficier des forces de l’autre ». Un point de vue entièrement partagé par Georges Brunelle, qui possède une douzaine de magasins à Trois-Rivières. « Canadian Tire est un gros joueur dans le sport, surtout le hockey et le camping. Il pourrait donc y avoir des économies d’échelle au plan des achats. Mais aussi en publicité car nous avons tous les deux des circulaires et un catalogue, en informatique et avec même le système de caisses, » a-t-il énuméré à lesaffaires.com.

« Cette acquisition va nous donner des outils pour mieux faire face à la compétition américaine. Ça va nous donner un meilleur rapport de force », ajoute-t-il. Il souligne que Canadian Tire possède de l’expertise dans le domaine de la fidélisation des clients (avec son argent) qui pourrait être utile. Les enseignes du groupe Forzani ont cessé d’accepter la carte Air Miles il y a 16 mois et travaillent actuellement à la création de leur propre carte de fidélité.

Les hommes d’affaires sont d’accord sur deux autres points : c’est une bonne chose que Forzani ait été avalée par une entreprise canadienne et une entreprise qui, de surcroit, a l’habitude de travailler avec des franchisés. « Si Forzani avait été acheté par une compagnie qui n’a aucune culture de la franchise, confie Paul-André Goulet, ça m’aurait inquiété davantage.»

Incertitude et surprise générale

Il n’en demeure pas moins qu’au fil des mois, les propriétaires de magasins vont devoir apprendre à composer avec un nouveau franchiseur qu’ils ne connaissent pas. « Sur le coup, c’est certain qu’il y a de l’inquiétude, de l’incertitude. On se demande comment ça va se passer avec Canadian Tire, quelle est leur culture […] C’est un mariage qui peut être très bon, mais c’est sûr que ça bouleverse le quotidien », dit Georges Brunelle. Avec Forzani, la relation est « excellente et je dirais même exemplaire », relate Paul-André Goulet, espérant que cela ne change pas. Chose certaine, la nouvelle a pris tout le monde par surprise, ce matin. « On va décanter ça aujourd’hui. On ne s’attendait pas à ça. Je l’ai appris en même temps que vous, dans les médias », a commenté un franchisé de la région de Montréal qui a réclamé l’anonymat.

Au bureau québécois de Forzani, à Laval, il n’a pas été possible d’en apprendre davantage sur les effets de la transaction sur les franchisés. « On nous a demandé de ne pas faire de commentaires », nous a indiqué Jean-Stéphane Tremblay, vice-président exécutif responsable des franchises québécoises.

Par ailleurs, les franchisés à qui nous avons parlé ne craignent pas une rationalisation du nombre d’enseignes étant donné que le succès des magasins repose sur leur spécialisation, disent-ils. Ensemble, les deux détaillants en possèdent 16. Par contre, Paul-André Goulet pense que le nom Forzani pourrait disparaître, ce qui ne serait pas bien grave, dit-il puisqu’il est inconnu du grand public.

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