Merck mise sur l'hépatite C en achetant Idenix pour 3,85 G $US

Publié le 09/06/2014 à 16:12

Merck mise sur l'hépatite C en achetant Idenix pour 3,85 G $US

Publié le 09/06/2014 à 16:12

Par AFP

Le groupe pharmaceutique américain Merck veut se renforcer sur le créneau jugé actuellement très porteur du traitement de l'hépatite C avec l'achat annoncé lundi de son compatriote Idenix Pharmaceuticals pour environ 3,85 milliards de dollars.

La transaction, approuvée par les conseils d'administration des deux sociétés, devrait être bouclée au troisième trimestre, précisent Merck et Idenix dans un communiqué commun.

Roger Perlmutter, le responsable des laboratoires de recherche de Merck, a loué le "portefeuille prometteur de candidats au traitement de l'hépatite C" d'Idenix, qui compte 3 molécules en développement clinique (IDX21437, IDX21459, samatasvir).

La prime payée par le groupe américain reflète la hauteur de ses espérances: il dit vouloir lancer une offre publique d'achat à 24,50 dollars par action sur Idenix, plus du triple de son cours de clôture de vendredi soir (7,23 dollars).

"L'aspect positif de cette transaction est qu'elle augmente les options de Merck sur le large marché de l'hépatite C", qui devrait être "durable", et cela pourrait permettre au laboratoire "d'améliorer de manière importante sa position concurrentielle face au leader du marché Gilead", un autre groupe américain, soulignent les analystes de BMO Capital Market dans une note.

L'hépatite C est une maladie du foie qui peut entraîner cirrhose ou cancer du foie: 185 millions de personnes sont infectées dans le monde et 350.000 meurent de ses complications, selon l'OMS.

Le traitement de référence de l'hépatite C repose actuellement sur la ribavirine associée au Peg-Interféron, mais son efficacité est seulement de 50% à 75% et les effets secondaires sont nombreux. Les laboratoires commencent toutefois à sortir une nouvelle classe de médicaments, des antiviraux à action directe dont l'efficacité peut monter à 90% et pour lesquels le traitement est plus court. L'un d'entre eux est le Sofosbuvir de Gilead.

C'est cette nouvelle classe de traitements qui intéresse Merck: les traitements en développement d'Idenix "complètent nos thérapies en développement et nous aideront à avancer notre travail pour développer un traitement hautement efficace, à unique prise quotidienne, complètement oral, sans ribavirine, fonctionnant pour tous les types d'hépatite C et d'une durée de traitement aussi courte que possible pour les millions de patients qui en ont besoin à travers le monde", fait en effet valoir M. Perlmutter.

 

Espoirs de rendement trop élevés ?

A Wall Street, l'action Idenix s'envolait de 230,06% à 23,86 dollars vers 19H10 GMT, tandis que celle de Merck grappillait 0,12% à 57,92 dollars.

Même si le prix payé par Merck pour Idenix est élevé, la plupart des analystes estiment que l'acquisition est sensée sur un plan stratégique. C'est le cas de ceux de Barclays, qui mettent toutefois en garde contre "les risques de développement (des nouvelles molécules) sur un marché de l'hépatite C de plus en plus concurrentiel, et où le rendement économique pourrait ne pas atteindre les espoirs de plus en plus élevés".

Outre le nombre important de malades, le développement de nouvelles molécules est pour l'instant rendu attractif par des prix de commercialisation très élevés: un comprimé de Sofosbuvir est facturé 1.000 dollars aux Etats-Unis, soit 84.000 dollars (environ 60.000 euros) pour les 12 semaines de traitement préconisées.

Mais des critiques commencent à s'élever contre ce coût "exorbitant". En France, 24 associations avaient notamment mis en garde dans une lettre ouverte fin mai contre les risques de "prise en charge à deux vitesses des malades".

Cette opération intervient au moment où le secteur pharmaceutique connaît une vague de fusions-acquisitions.

A l'image de l'achat d'Idenix par Merck, il s'agit dans beaucoup de cas d'acquisitions "ciblées", reflétant le fait que "les gros groupes pharmaceutiques cherchent à boucher des trous ou à s'étendre dans des domaines thérapeutiques" jugés porteurs, souligne l'agence de notation Fitch, qui juge que la tendance devrait durer.

Parmi les créneaux recherchés figurent l'immunologie, et en particulier les molécules visant l'hépatite C, mais aussi les traitements contre le cancer ou contre le diabète.

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