C’est en effet dans ses ateliers, à quelques kilomètres au sud de Montréal, qu’a été conçu et fabriqué le train d’atterrissage du Module lunaire Eagle, dans lequel prenait place l’équipe d’Apollo 11.
C’était un dimanche. Il était alors16h17. Et c’est sans complexe aucun, que le président et chef de la direction de l’entreprise, devenue Héroux-Devtek, aime rappeler cet instant. « Si Armstrong a été le premier homme à fouler le sol lunaire, dit Gilles Labbé, Héroux aura certainement été la première société à en faire autant! »
À son avis, on mesure mal aujourd’hui «l’exploit technologique et mécanique» que constituait cette réalisation. À l’époque, l’équipe québécoise avait dû fabriquer ses propres machines pour parvenir à fabriquer les pièces souhaitées par la National Aeronautics and Space Administration (NASA).
La US Army après Apollo
Un exploit qui lui sert encore aujourd’hui… «Disons que ça a été une très belle carte de visite», admet Gilles Labbé. Entre autres, sa participation à la mission d’Apollo aura contribué à l’obtention, dès l’année suivante (en 1970), de l’entretien des trains d’atterrissage des KC-135, des avions de ravitaillement en vol des Forces armés américaines. Un premier contrat militaire américain d’importance -cette flotte compte un millier d’appareils- que Héroux-Devtek continue d’honorer, près de quarante ans plus tard.
Mais la réputation de l’entreprise de Longueuil ne tient pas qu’à ce seul événement spatial, insiste-t-on. De fait, déjà à l’époque, l’entreprise fondée en 1942, s’était forgée une belle réputation. Elle fabriquait, entre autres, les trains d’atterrissage du fameux CL-215 (avion incendie) de Bombardier et du DHC- Twin Otter, de De Havilland (indépendante de Bombardier à l’époque).
La plus présente dans l’espace
C’est de ce côté - le développement des trains d’atterrissage pour l’industrie aéronautique- que s’est surtout développé Héroux-Devtek au cours des dernières décennies, même si elle est demeurée active du côté spatiale.
Qu’on pense par exemple à sa participation à la fabrication d’une part importante des composants du bras spatial canadien. Par le biais de Magtron, de Toronto, qu’elle a achetée, Héroux-Devtek fabrique aussi toujours notamment les préhenseurs-connecteurs, dont a besoin le bras canadien à chaque déploiement de charges utiles dans l’espace.
Aujourd’hui, moins de 5% de ses ventes de 337 M$ sont liés à l’exploration, à la recherche ou aux activités spatiales. Mais elle demeure l’entreprise québécoise - peut-être même canadienne, laisse-t-on entendre chez Héroux-Devtek - qui compte le plus de pièces dans l’espace.
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