Faillite frauduleuse pour Jean Lafleur?

Publié le 22/04/2009 à 00:00

Faillite frauduleuse pour Jean Lafleur?

Publié le 22/04/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Me Pierre Lecavalier demandera jeudi à un juge de la chambre commerciale de la Cour supérieure du Québec de s'abstenir de libérer Lafleur de cette faillite, comme on le lui demande, afin de permettre une investigation plus poussée.

Me Lecavalier ambitionne de contraindre Lafleur et au moins une autre personne à révéler ce qu'il est advenu des sommes d'argent que lui ont rapportées les contrats du programme fédéral des commandites (10 millions $), la vente d'une propriété à Sutton (1,5 million $), la vente de sa cave à vin (107 000 $), de sa compagnie (1,1 million $) et d'un emploi à 175 000 $ par année assorti d'un compte de dépenses de 50 000 $.

"Jean Lafleur a occasionné sa faillite, ou y a contribué, par une extravagance injustifiable dans son mode de vie. Il s'est rendu coupable de fraude. Il a fait cession de ses biens dans l'unique but de se mettre à l'abri des procédures civiles déposées contre lui", avance Me Lecavalier dans un document déposé à la cour où on peut lire que dans le cadre d'une poursuite civile contre Jean Lafleur le procureur général cherche à mettre la main sur 7,2 millions $.

Jean Lafleur a fait cession de ses biens le 23 juillet 2008, un mois avant la tenue de l'assemblée de ses créanciers. En vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, Lafleur est maintenant en position de demander une libération automatique de sa faillite.

Me Lecavalier veut en savoir plus long sur le cheminement des avoirs de Lafleur. Par exemple, il veut que le tribunal l'autorise à poursuivre Me Richard St-Julien, à qui Lafleur prétend avoir confié 1,5 million $. Selon les dires de Lafleur, Me St-Julien a investi un tiers de la somme au Lichtenstein, le deuxième tiers dans les Caraïbes et le troisième au Belize dans la compagnie Parameter, dont Me Julien est l'actionnaire majoritaire et qui a fait faillite depuis.

Membre du Barreau du Québec, Me St-Julien pratique maintenant à San Jose, au Costa Rica. Me Lecavalier estime qu'il lui incombait de placer l'argent confié par Lafleur avec prudence et diligence et en évitant les conflits d'intérêts, "ce qu'il a nettement manqué de faire", soutient-il dans les procédures.

D'autre part, sept mois après la cession de ses biens qui totalisaient à peine 2013 $, il a été établi que des tableaux appartenant à Lafleur et d'une valeur estimée à 100 000 $ se trouvaient dans un entrepôt de Farnham, en banlieue de Montréal.

"Ses agissements constituent un abus du système de faillite. Il est de l'intérêt public que Lafleur ne puisse se soustraire à ses responsabilités et obligations découlant de sa participation à des activités illégales et frauduleuses", fait valoir Me Lecavalier dans son opposition à la demande de libération de faillite de Lafleur. 

À son procès criminel pour fraude au printemps 2007, à l'âge de 67 ans, Lafleur avait plaidé coupable à 28 chefs d'accusation de fraude et été condamné à 42 mois de pénitencier. Il en a finalement purgé sept avant d'être transféré dans une maison de transition pour une durée de sept mois. Par la suite, un ami, le restaurateur Alain Creton, lui a fourni un emploi. C'est d'ailleurs au domicile de ce dernier que le représentant du Procureur général a signifié son avis d'opposition à la faillite de Lafleur.

La commission d'enquête Gomery a permis d'apprendre que Lafleur Communication a reçu 65 millions $ en commandites fédérales, dont 36 millions $ en honoraires.

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