Dans les heures qui ont suivi l'intervention de la Réserve fédérale pour renflouer l'assureur AIG, les deux équipes de campagne se sont efforcées d'envoyer des messages rassurants à des électeurs inquiets. Avant même la chute de Wall Street lundi, après la faillite de la banque Lehman Brothers, les sondages montraient que la crise financière constituaient la principale préoccupation des Américains en cette année électorale.

Après la vague d'enthousiasme suscité par le choix de la gouverneure de l'Alaska Sarah Palin comme colistière, John McCain a trébuché sur la crise financière, avec des propos maladroits sur un sujet dont il reconnaît lui-même qu'il n'est pas son point fort.

Après une première bourde lundi, quand il a assuré que les fondamentaux de l'économie américaine étaient bons, il s'est retrouvé en porte-à-faux, en expliquant que l'argent du contribuable ne devait plus servir à renflouer les compagnies privées. Ce que le gouvernement Bush a fait quelques heures plus tard, avec le sauvetage de l'assureur AIG.

Mercredi, il a tenté de se justifier en expliquant sur la chaîne ABC qu'il n'avait pas souhaité l'intervention mais que des millions de personnes auraient été affectées si AIG s'était effondré.

Pour rectifier le tir, le candidat républicain a diffusé dès mercredi matin de nouveaux messages manifestement réalisés dans l'urgence, l'un d'eux ayant notamment été enregistré en 10 minutes mardi lors d'un arrêt dans une maison de Tampa en Floride.

De son côté, Barack Obama a acquis deux longues minutes sur les ondes pour la diffusion d'un message qui fustige la politique économique de l'administration Bush. Mardi, Barack Obama avait tourné en dérision la proposition de McCain de mettre en place une commission sur la crise économique sur le modèle de celle qui avait enquêté sur les attentats du 11 septembre 2001.