«Il faut reconnaître» que l'Ukraine ne pourra pas intégrer l'OTAN, dit Zelensky

Publié le 15/03/2022 à 08:50, mis à jour le 15/03/2022 à 11:19

«Il faut reconnaître» que l'Ukraine ne pourra pas intégrer l'OTAN, dit Zelensky

Publié le 15/03/2022 à 08:50, mis à jour le 15/03/2022 à 11:19

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a toutefois regretté que l'OTAN, «qui semble hypnotisée par l'agression russe», refuse de créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 15 mars 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.  

10h47 | Kyiv — «Il faut reconnaître» que l'Ukraine ne pourra pas adhérer à l'OTAN, a déclaré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son invasion du pays.

«Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C'est la vérité et il faut le reconnaître», a déclaré le président ukrainien pendant une visioconférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition militaire menée par le Royaume-Uni.

«Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces», a-t-il ajouté.

Il a toutefois regretté que l'OTAN, «qui semble hypnotisée par l'agression russe», refuse de créer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine.

«On entend des arguments selon lesquels la “Troisième Guerre mondiale” pourrait commencer si l'OTAN ferme son ciel pour les avions russes. C'est pour cela que la zone humanitaire aérienne n'a pas été créée au-dessus de l'Ukraine et c'est pour cela que les Russes peuvent bombarder les villes et tuer des gens, faire sauter des hôpitaux et des écoles», a-t-il lancé.

Le président Zelensky avait déjà tempéré sa position sur l'OTAN la semaine dernière dans un entretien à la chaîne américaine ABC. 

«S'agissant de l'OTAN, j'ai tempéré ma position sur cette question il y a déjà un certain temps, lorsque nous avons compris» que «l'OTAN n'était pas prête à accepter l'Ukraine», a-t-il déclaré dans cette interview le 8 mars.  

La Russie a envahi le 24 février l'Ukraine et mène une guerre dans cette ex-république soviétique. 

Moscou affirme vouloir la garantie que Kyiv n'entrera jamais dans l'OTAN, une alliance transatlantique créée pour protéger l'Europe de la menace de l'URSS au début de la guerre froide et qui s'est ensuite progressivement élargie jusqu'aux portes de la Russie.

 

Nouvelles sanctions de Washington contre la Russie et le président du Bélarus, Loukachenko

10h35 | Washington — Washington a annoncé mardi de nouvelles sanctions visant le président biélorusse Alexandre Loukachenko et son épouse, ainsi que des personnes et une entité russe, pour corruption et atteinte aux droits de la personne, a indiqué le Trésor dans un communiqué.

Ces sanctions visent Alexandre Loukachenko, allié du président russe Vladimir Poutine, et «chef d'un gouvernement corrompu en Biélorussie dont le réseau de favoritisme profite à son entourage et à son régime», ainsi que sa femme, précise le Trésor.

Ces mesures ne sont pas directement liées à la guerre en Ukraine, mais s'inscrivent dans un mouvement de sanctions internationales visant la Russie et la Biélorussie. Certaines des troupes russes entrées en Ukraine étaient passées par la Biélorussie.

Par ailleurs, une juge moscovite est ciblée par ces sanctions dans le cadre de la loi dite «Magnitsky», qui vise à lutter contre la corruption et les atteintes aux droits de la personne.

Trois responsables tchétchènes et le ministère auquel ils étaient rattachés sont également sous le coup de sanctions, pour leur participation à l'arrestation de Oïoub Titiev, responsable en Tchétchénie de l'ONG de défense des droits humains Memorial, qui avait été condamné dans une affaire de drogue dénoncée comme un coup monté puis libéré quelques mois plus tard.

«Les désignations d'aujourd'hui démontrent que les États-Unis continueront à imposer des conséquences concrètes et importantes à ceux qui se livrent à la corruption ou sont liés à des violations flagrantes des droits de l'homme», a déclaré, citée dans le communiqué, la directrice du Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor, Andrea Gacki.

«Nous condamnons les attaques de la Russie contre les couloirs humanitaires en Ukraine et appelons la Russie à cesser sa guerre non provoquée et brutale contre l'Ukraine», a-t-elle ajouté.

Le département d'État américain a par ailleurs annoncé, mardi également, des sanctions à l'encontre de 11 responsables du ministère de la Défense russe en réponse à l'invasion de l'Ukraine.

 

Michelin suspend la production de son usine et ses ventes en Russie

10h24 | Paris — Michelin a annoncé mardi l'arrêt de la production de son usine de Davydovo, près de Moscou, et de ses exportations vers la Russie.

«Dans ce contexte très difficile et incertain, la priorité de Michelin est d’accompagner tous ses salariés affectés par cette crise et notamment ses salariés de Michelin Russie», a indiqué le groupe français dans un communiqué. 

Le fabricant de pneus emploie environ 1 000 personnes dans le pays, dont 750 dans l'usine. Ces salariés continueront à être payés, a précisé un porte-parole du groupe.

Le géant japonais du pneu Bridgestone avait également annoncé lundi la suspension à partir de vendredi de la production de son usine d'Oulianovsk, ainsi que de ses ventes et investissements en Russie.

Michelin fabrique 1,5 à 2 millions de pneumatiques par an en Russie, principalement pour les voitures du marché local.   

Après une première aventure russe au début du XXe siècle, Michelin avait ouvert en 2004 l'usine de Davydovo, un de ses 68 sites de production dans le monde. 

Les ventes de Michelin en Russie représentent 2% de ses ventes totales, qui étaient de 23,795 milliards d'euros en 2021, et 1% de sa production mondiale de pneus pour voitures de tourisme.

Le guide Michelin, bible gastronomique mondiale, avait également annoncé début mars qu'il suspendait ses activités en Russie en raison de la guerre en Ukraine.

Parmi les marques automobiles, Toyota, Volkswagen, Stellantis et Ferrari ont également suspendu leurs opérations en Russie.

 

Sanctions: 84% des PME russes se disent affectées

10h00 | La grande majorité des petites et moyennes entreprises russes se dit affectée d’une manière ou d’une autre par les sanctions liées à l’Ukraine contre la Russie, selon une étude présentée lundi par le représentant des entrepreneurs auprès du Kremlin, Boris Titov.

La part des entreprises russes indiquant subir un impact est passée de 26,4% avant la dernière salve de sanctions liées à l’entrée des troupes russes en Ukraine, à 84,1% après celles-ci, une proportion d’une ampleur sans précédent.

Cette étude a été menée auprès de 6 000 entreprises de l’ensemble du territoire russe par l’Institut économique Stolypine en deux phases: d’abord du 14 au 18 février (soit avant l’offensive militaire débutée le 24 février), puis du 3 au 7 mars 2022.

«Le problème le plus important lié aux nouvelles sanctions, en plus d’autres grandes difficultés, reste l’augmentation des prix d’achat», a déclaré Boris Titov, membre de la direction de cet institut, cité par des médias russes. «Cela peut avoir un impact systémique sur la croissance des coûts des entreprises russes et donc mener à une forte baisse de leur compétitivité», a-t-il ajouté.

Les entreprises sondées, en plus des prix d’approvisionnement, citent parmi leurs inquiétudes une baisse des revenus, une dépréciation du rouble et une perturbation des chaînes d’approvisionnement. 

Boris Titov, lui-même entrepreneur, a indiqué que plus de la moitié des entreprises sondées estimaient ne pas encore être remises des effets de la pandémie de coronavirus, et que cette nouvelle épreuve pourrait être encore plus dévastatrice.

Qualifiant les mesures gouvernementales de «cosmétiques», le représentant des entrepreneurs a affirmé qu’«aujourd’hui, près de 90% des entreprises doivent être soutenues».

Le ministre russe de l’Économie, Maxime Rechetnikov, a déclaré récemment qu’afin de soutenir les entreprises, le gouvernement envisageait la possibilité de réduire temporairement à zéro les droits d’importation sur certains produits.

Boris Titov a par ailleurs demandé une amnistie pour plus de 2 000 entrepreneurs emprisonnés pour des crimes économiques (fraude, détournement de fonds, évasion fiscale, etc.). 

«Ces crimes ne sont pas violents (…) nombre de ces personnes ont été victimes d’affrontements sans scrupules entres concurrents», a-t-il affirmé.

 

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