Les pays occidentaux, dont le Canada, vont exclure de nombreuses banques russes de la plateforme Swift

Publié le 26/02/2022 à 18:33, mis à jour le 26/02/2022 à 18:37

Les pays occidentaux, dont le Canada, vont exclure de nombreuses banques russes de la plateforme Swift

Publié le 26/02/2022 à 18:33, mis à jour le 26/02/2022 à 18:37

La Russie désormais «paria mondial et financier», a dit samedi un responsable américain. (Photo: 123RF)

Ce texte regroupe tous les derniers développements depuis l'invasion de la Russie en Ukraine le 26 février. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.


17h47 | Les pays occidentaux ont adopté de nouvelles sanctions contre Moscou après l’invasion de l’Ukraine, en décidant notamment d’exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.

Sont concernées « toutes les banques russes déjà sanctionnées par la communauté internationale, ainsi si nécessaire que d’autres instituts », a précisé le porte-parole du gouvernement allemand, dont le pays préside actuellement le forum du G7.

Ces mesures ont été prises par les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Italie et la Commission européenne. 

Selon l’Union européenne, environ 70 % du secteur bancaire russe est actuellement concerné par les sanctions.

Par ailleurs, les partenaires occidentaux ont décidé de restreindre encore davantage l’accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, afin rendre plus difficiles ses tentatives pour soutenir le cours du rouble, en recul suite à la guerre en Ukraine.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a parlé de « paralyser » les actifs de la banque centrale russe.

Les nouvelles sanctions vont enfin s’en prendre aux oligarques russes et à leurs familles pour les empêcher d’obtenir la nationalité de pays occidentaux, le « passeport doré ».

Tous ces pays (les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Italie et la Commission européenne)  « ont souligné être disposés à prendre des mesures supplémentaires si la Russie ne met pas un terme à son attaque contre l’Ukraine et donc contre la paix en Europe », a souligné le porte-parole.

 

17h10 | La Russie «élargit l’offensive» en Ukraine

Kiev — La Russie a annoncé samedi élargir son offensive contre l’Ukraine malgré un tollé international grandissant, l’annonce de sanctions qui se durcissent encore et celle de nouvelles livraisons d’armes à Kiev, notamment par l’Allemagne.

Dans l’immédiat, «la nuit va de nouveau être difficile. Les soldats [russes] essaient toujours d’entrer dans Kiev», a écrit samedi soir sur son compte Telegram le maire de la capitale ukrainienne, Vitaly Klitschko, après que la Russie a annoncé renforcer son attaque.

«Toutes les unités ont reçu l’ordre d’élargir l’offensive dans toutes les directions», a déclaré le ministère russe de la Défense.

 

«Une guerre vaine»

Au troisième jour de l’intervention lancée par le président russe Vladimir Poutine, des combats avaient lieu samedi, outre la capitale, dans nombre de villes ukrainiennes, et au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées depuis jeudi, selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko.

«Notre armée contrôle Kiev et les villes clés autour de la capitale», a assuré Volodymyr Zelensky sur Facebook, affirmant avoir «cassé le plan» de Moscou. Il a appelé la population à prendre les armes et juré de rester à Kiev.

À Moscou, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a réaffirmé que l’armée russe ne menait pas de frappes sur des zones résidentielles. Des reporters de l’AFP ont cependant vu plusieurs habitations touchées par des tirs à travers le pays.

De son côté, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’est directement adressé samedi sur Twitter «au peuple russe», en russe.

«Vous ne méritez pas une guerre vaine avec vos voisins, vos amis et familles en Ukraine», a-t-il notamment écrit.

Washington a annoncé samedi l’envoi d’une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, d’un montant de 350 millions de dollars américains, alors qu’un haut responsable du Pentagone disait à l’AFP voir «des signes d’une résistance ukrainienne viable».

«Nous pensons que les Russes sont de plus en plus frustrés par leur perte d’élan au cours des dernières 24 heures, notamment dans le nord de l’Ukraine», a-t-il ajouté.

Les Pays-Bas ont annoncé livrer 200 missiles antiaériens Stinger, la République tchèque a dit envoyer des armes pour une valeur de 7,6 millions d’euros, et la Belgique a indiqué fournir à Kiev 2 000 mitrailleuses et 3 800 tonnes de fuel.

Et la France a annoncé à son tour samedi soir, à l’issue d’un Conseil de défense avoir «décidé la livraison additionnelle d’équipements de défense aux autorités ukrainiennes».

 

«Isoler totalement » Moscou

«La guerre est revenue en Europe» et elle «durera», avait averti le président français Emmanuel Macron samedi matin à Paris.

Le pape François s’est entretenu au téléphone avec le président Zelensky et a exprimé sa «profonde douleur pour les événements tragiques» en Ukraine, a annoncé l’ambassade ukrainienne près le Saint-Siège.

Volodymyr Zelensky s’est également entretenu samedi avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et lui a demandé de priver la Russie, «pays agresseur», de son droit de vote au Conseil de sécurité.

Lui et le premier ministre britannique Boris Johnson ont souligné lors d’un appel téléphonique samedi «la nécessité d’isoler totalement la Russie diplomatiquement et financièrement», a annoncé Downing Street.

Côté diplomatie encore, la présidence du Bélarus a annoncé samedi que le président Alexandre Loukachenko, ces derniers mois très dépendant de l’appui du Kremlin, s’était entretenu avec son homologue français.

Emmanuel Macron a demandé que le Bélarus «exige au plus vite le retrait des troupes russes de son sol», et qui sont engagées dans l’invasion de l’Ukraine, a ensuite expliqué l’Élysée.

Avec cet appel, Emmanuel Macron a mis le président Loukachenko «sous pression en lui rappelant ce que la Biélorussie avait en commun avec l’Ukraine et avec l’Europe», selon l’Élysée.

La Grèce a de son côté exigé que la Russie cesse ses attaques aériennes contre des civils en Ukraine, l’accusant du «meurtre» d’au moins dix Ukrainiens d’origine grecque.

 

Affrontements à Kiev

Dans Kiev, ville-fantôme désertée par ses habitants, des combats ont opposé samedi les forces russes et ukrainiennes. Le couvre-feu a été étendu jusqu’à lundi 08h00 et toute personne dans la rue sera traitée en ennemi, a annoncé le maire, Vitaly Klitschko.

Des soldats ukrainiens en patrouille ont assuré à l’AFP que les forces russes étaient en position de tir à quelques kilomètres de là. Sous un ciel bleu, la carcasse d’un camion militaire pulvérisé par un missile fumait encore au milieu des débris, tandis que des détonations étaient entendues au loin.

Le métro de Kiev est à l’arrêt et sert désormais d’abri antiaérien à la population.

Un immeuble résidentiel d’une trentaine d’étages a été frappé de plein fouet samedi matin par un missile qui a fait des dégâts importants, sans que les autorités ne fassent état de victimes dans l’immédiat.

Des «unités de sabotage» de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des formations régulières de l’armée russe, a dit le maire de la ville.

L’armée ukrainienne assure avoir détruit une colonne de cinq véhicules militaires, dont un char, sur l’avenue de la Victoire.

Elle a également affirmé dans la nuit de vendredi à samedi avoir abattu plusieurs appareils russes, dont un gros-porteur Iliouchine Il-76, des informations impossibles à vérifier dans l’immédiat.

 

Exode vers l’Ouest

Jusqu’à présent, le ministère russe de la Défense n’a pas évoqué d’offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d’avancées dans l’Est — où l’armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk — et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Des unités russes ont été identifiées à Borodianki (à 70 km au nord-ouest de Kiev) à Butcha, dans la banlieue nord-ouest de la capitale, et à Vychgorod, dans sa banlieue nord, a indiqué sur Facebook l’armée ukrainienne.

Les forces russes «continuent leur attaque pour bloquer Kiev depuis le nord-est (du pays), mais elles ont été arrêtées par les forces armées ukrainiennes», a-t-elle encore affirmé.

À travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats, selon l’armée ukrainienne qui affirme aussi infliger de lourdes pertes à l’armée russe. Moscou ne donne aucune information quant à son bilan.

Sur la route entre Kramatorsk et Dnipro, deux villes de l’est de l’Ukraine, des journalistes de l’AFP ont constaté la présence de très nombreux convois militaires ukrainiens. Des check-points ont été instaurés aux entrées et sorties de chaque grande ville de cette zone.

La Pologne affirme que 115 000 Ukrainiens ont franchi la frontière depuis jeudi. Neuf centres d’accueil ont été mis en place.

 

Censure en Russie

«Nous avons quitté notre maison très, très vite parce que nous avions peur d’un assaut massif», a raconté à l’AFP Dania, parmi les réfugiés.

Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) avait auparavant estimé à plus de 116 000 le nombre de réfugiés à avoir fui vers les pays voisins, comme la Hongrie, la Moldavie, la Slovaquie et la Roumanie.

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son offensive, jusqu’à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu’il qualifie de «drogués» et «néonazis». Il a aussi appelé l’armée ukrainienne à prendre le pouvoir.

Selon Moscou, il s’agit d’une opération militaire de «maintien de la paix».

Le régulateur russe des médias a d’ailleurs ordonné samedi aux médias nationaux de supprimer toute référence à des civils tués par l’armée russe en Ukraine ainsi que les termes «invasion», «offensive» ou «déclaration de guerre».

 

16h30 | L'espace aérien canadien demeure ouvert aux Russes

L'espace aérien canadien demeure ouvert aux compagnies russes... pour l'instant.

Plusieurs pays européens ont fermé le leur aux compagnies russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine, mais le gouvernement fédéral préfère garder toutes les options sur la table. 

Le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, a déclaré que son ministère surveillait attentivement la situation et collaborait avec les États-Unis et ses autres principaux alliés.

La principale compagnie aérienne russe Aeroflot franchit plusieurs fois par jour l'espace aérien canadien pour ses vols aux États-Unis.

Selon Ross Aimer, un expert des questions aériennes, l'espace canadien est crucial pour la compagnie. Il craint des représailles russes si le Canada bannissait Aeroflot.

«Cela ajoutera des heures à leurs vols, parfois rendant ces liaisons impossibles, a-t-il dit. Cela enverrait un message très symbolique. La fermeture d'un espace aérien est quelque chose de dévastateur. C'est comme on dit à un ami ou à un voisin qu'il n'est plus le bienvenu chez soi.» 

Les compagnies aériennes occidentales survolent la Russie, le plus grand pays de la planète, pour les vols vers l'Asie et le Moyen-Orient. Toutefois, pour le moment, elles évitent l'Ukraine et des parties du Bélarus et de la Russie occidentale. 

Jeudi, le Royaume-Uni a suspendu le permis de la compagnie Aeroflot. La Pologne, la Bulgarie et la République tchèque ont fermé leur espace aérien aux avions de passagers russes. L'Estonie, la Lituanie et la Slovaquie ont annoncé samedi qu'ils emboîteraient le pas.

En représailles, la Russie a annoncé qu'elle interdisait les vols commerciaux en provenance du Royaume-Uni, de la Pologne, de la Bulgarie et de la République tchèque.

Le Parti conservateur a exhorté le gouvernement Trudeau à agir plus, notamment en déclarant l’ambassadeur de la Russie au Canada, Oleg Stepanov, persona non grata, et en l’expulsant du Canada . Il veut que l'ambassadeur canadien en Russie soit rappelé. Selon lui, il faut aussi «isoler la Russie sur le plan international, en cherchant à la retirer d’organisations comme le G20 et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)».

«Cette attaque non provoquée, qui survient après la signature d’un pacte conjoint entre la Fédération de Russie et la République populaire de Chine, constitue la plus grave menace à l’ordre international fondé sur des règles depuis 1945 et, de ce fait, une menace sérieuse pour la paix et la sécurité mondiale», a déclaré la cheffe par intérim, Candice Bergen.

 

16h30 | L'Allemagne fournira de l'équipement militaire

Vienne — Changement de cap important pour le gouvernement allemand qui a promis samedi d'envoyer des armes et d'autres fournitures directement à l'Ukraine. Il a aussi déclaré soutenir maintenant certaines restrictions du système bancaire mondial SWIFT à l'égard de la Russie.

La chancellerie allemande a annoncé qu'elle expédierait 1000 armes antichars et 500 missiles anti-aériens «Stinger» à l'Ukraine «le plus rapidement possible».

«L'invasion russe de l'Ukraine marque un tournant. Il menace tout notre ordre d'après-guerre, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz dans un communiqué. Dans cette situation, il est de notre devoir d'aider l'Ukraine, au mieux de nos capacités, à se défendre contre l'armée d'invasion de Vladimir Poutine.»

De plus, le ministère allemand de l'Économie et du Climat a mentionné que l'Allemagne autorise les Pays-Bas à acheminer 400 armes antichars de fabrication allemande à l'Ukraine.

L'Allemagne s'en tenait depuis longtemps à une politique de non-exportation d'armes meurtrières vers les zones de conflit, y compris l'Ukraine. Pas plus tard que vendredi, des représentants du gouvernement ont affirmé qu'ils respecteraient cette politique.

Le pays a été critiqué par des responsables ukrainiens et d'autres alliés selon lesquels il n'a pas agi de manière suffisamment décisive pour aider l'Ukraine à repousser l'invasion russe. Auparavant, l'Allemagne avait fourni 5000 casques à la défense de l'Ukraine.

De plus, l'Allemagne enverra 14 véhicules blindés et jusqu'à 10 000 tonnes de carburant à l'Ukraine.

 

16h00 | Les Canadiens se montrent généreux pour l'Ukraine

Ottawa — Les Canadiens se montrent généreux pour appuyer l'Ukraine envahie par les troupes russes, mais des experts font remarquer qu'il vaut mieux faire ses devoirs avant de donner de l'argent.

Selon le président-directeur général de l'organisme Imagine Canada, Bruce MacDonald, la crise actuelle fait ressortir la générosité des Canadiens. Toutefois, il est bon de faire une petite recherche avant de choisir un organisme qui sera digne de confiance et qui partage ses idées.

Plusieurs organisations ont lancé leur propre campagne d'aide pour l'Ukraine. M. MacDonald dit qu'un site internet comme canadon.org peut aider les donateurs à trouver un organisme de bienfaisance qui correspondra à leurs intérêts.

Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi qu'il égalera les dons faits par des particuliers à la Croix-Rouge canadienne pour aider à apporter une aide humanitaire à l'Ukraine jusqu'à un maximum de 10 millions de dollars (M$).

Le couple d'acteurs Ryan Reynolds et Blake Lively ont annoncé qu'ils égaleront les dons remis au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés jusqu'à un maximum de 1 M$.

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