Ottawa promet d'envoyer de l'artillerie lourde pour aider l'Ukraine à se défendre

Publié le 19/04/2022 à 07:56, mis à jour le 19/04/2022 à 16:22

Ottawa promet d'envoyer de l'artillerie lourde pour aider l'Ukraine à se défendre

Publié le 19/04/2022 à 07:56, mis à jour le 19/04/2022 à 16:22

Par AFP

8h19 | Kramatorsk — La Russie a déclaré mardi avoir mené une dizaine de frappes sur l'est de l'Ukraine qu'elle entend «libérer», au lendemain de l'annonce par Kyiv d'une nouvelle offensive de l'armée russe dans cette région.

Près de deux mois après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, les forces aériennes russes ont tiré des «missiles de haute précision» et neutralisé 13 places fortes de l'armée ukrainienne, a affirmé le ministère russe de la Défense, appelant les militaires ukrainiens à la reddition.

Le ministre Serguï Choïgou a déclaré suivre le «plan de libération» des «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk (est de l'Ukraine), établi par le président russe Vladimir Poutine qui a reconnu leur indépendance.

Les autorités locales ont de leur côté appelé les habitants à fuir cet «enfer», malgré l'absence de couloirs humanitaires.

Ces dernières semaines, après avoir échoué à prendre le contrôle de la région de Kyiv, la campagne militaire russe s'est réorientée sur le bassin du Donbass, partiellement contrôlé par les forces prorusses depuis 2014.

«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a déclaré lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé.

Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «11 bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

 

«L'enfer»

L'AFP a vu des bus transportant des militaires ukrainiens se diriger vers Kramatorsk, la capitale du Donbass, tandis que les autorités locales appelaient la population civile à évacuer.

«C'est l'enfer», s'est ému lundi soir sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. Les combats «sont incessants» dans plusieurs villes.

«Partez!», a-t-il ordonné mardi à ses concitoyens. «Des milliers d'habitants de Kreminna n'ont pas eu le temps de partir et maintenant, ils sont otages des Russes.»

Kreminna, qui comptait environ 18 000 habitants avant la guerre et est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, est tombée aux mains des Russes, a-t-il indiqué, même si le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a affirmé que d'«intenses combats de rue» s'y déroulent encore. 

Des combats ont lieu également à Roubijné (15 km à l'est de Kreminna) et à Popasna (75 km au sud), selon M. Gaïdaï.

«Il est impossible de compter le nombre de civils tués», a-t-il dit, évoquant néanmoins un bilan de 200 morts dans ces villes.

Dans la région voisine de Donetsk, les Russes bombardent «en direction de Mariïnka, Otcheretyne et Avdiïvka», a signalé mardi son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram. «La situation sur le front est difficile, mais contrôlée,» a-t-il assuré.

L'offensive de Moscou a tué au moins huit civils lundi et un autre mardi dans les régions de Lougansk et de Donetsk, selon les autorités locales.

Quatre d'entre eux — une famille — ont été tués par des tirs russes alors qu'ils tentaient de fuir Kreminna, selon M. Gaïdaï.

Faute d'accord avec les Russes, aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé mardi à travers le pays, et ce pour la troisième journée consécutive, avait indiqué mardi matin la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. 

Mais quelques heures plus tard, la Russie a dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de sortir de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes.

 

Nouvel ultimatum

Dans cette ville du Sud-Est ukrainien, où les autorités craignent la mort de 20 000 à 22 000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d'Azovstal.

Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi «au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les abris souterrains» de l'usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.

La Russie, qui a appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser «leur résistance insensée» après un premier ultimatum dimanche, est déterminée à s'emparer de Marioupol.

Sa prise permettrait aux forces russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant le Donbass à la Crimée, que Moscou a annexée en 2014, et de libérer des troupes pour d'autres opérations.

 

Combats sur tous les fronts

Dans l'Est toujours, des divisions de missiles antiaériens Tor ont été transférées dans la région de Kharkiv et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod près de la frontière avec l'Ukraine, selon l'état-major ukrainien.

À Kharkiv même, deuxième ville d'Ukraine, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements.

La Russie a aussi fait état de dizaines d'autres frappes de missiles dans le sud de l'Ukraine, autre ligne de front. 

«La situation est tendue», a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement sud des forces armées ukrainiennes, lors d'un point de presse. Moscou, qui occupe déjà la ville de Kherson, «concentre ses forces» et «rêve d'avancer» vers la région de Mykolaïv», plus à l'ouest, où les bombardements se sont intensifiés, selon elle.

«Tout le monde s'attendait à une offensive comme le 24 février avec une grande force terrible», a indiqué mardi le conseiller Oleksyi Arestovytch à la télévision ukrainienne. «Or, elle se déroule prudemment. Ce sont des unités russes qui tentent d'avancer. Dans le sud, ils tentent de nous encercler, cela a commencé avant-hier».

La ville occidentale de Lviv, proche de la frontière polonaise, n'est plus épargnée. De «puissantes» frappes russes y ont fait lundi sept morts, d'après les autorités locales.

Non loin de là, un important dépôt d'«armements étrangers», provenant des États-Unis et de l'Union européenne, a été détruit, selon Moscou.

 

Sanchez «bientôt» en Ukraine

Dans ce contexte, les États-Unis ont annoncé lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (d'un montant de 741 millions d'euros) venaient d'arriver la veille aux frontières pour être remises à l'armée ukrainienne. 

«Les États-Unis, et les États occidentaux qu'ils contrôlent font tout pour faire durer au maximum» la guerre et espèrent que «le régime de Kyiv se batte jusqu'au dernier des Ukrainiens», a accusé le ministre russe Sergueï Choïgou.

Le président américain Joe Biden devait participer mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine. Il devait évoquer, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», selon un responsable de la Maison-Blanche.

Des décennies seront sans doute nécessaires pour «restaurer la confiance» entre les pays occidentaux et la Russie, a estimé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Ankara essaie de jouer un rôle de médiateur dans ce conflit, qui a déjà poussé hors d'Ukraine près de cinq millions d'Ukrainiens, selon les derniers chiffres de l'ONU.

Le président Zelensky a dit lundi espérer obtenir pour son pays «dans les semaines à venir» le statut de candidat à l'adhésion à l'UE. Il s'est entretenu lundi avec le président lituanien Gitanas Nauseda et les premiers ministres croate Andrej Plenkovic et bulgare Kiril Petkov.

Alors que les ambassades italienne et française se sont réinstallées à Kyiv ces derniers jours, l'Espagne doit bientôt faire de même et son premier ministre, Pedro Sánchez, se rendra «bientôt» en Ukraine, ont indiqué des sources gouvernementales espagnoles à l'AFP.

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