Transactions financières: vers une taxe en zone euro seulement

Publié le 08/11/2011 à 07:26, mis à jour le 16/10/2013 à 20:39

Transactions financières: vers une taxe en zone euro seulement

Publié le 08/11/2011 à 07:26, mis à jour le 16/10/2013 à 20:39

Par AFP

Photo : Bloomberg

L'idée d'une taxe sur les transactions financières, défendue par la France au G20 sans grand succès, continue de se heurter au sein de l'Union européenne même à la ferme opposition de plusieurs pays et pourrait en fin de compte ne se concrétiser qu'au sein de la zone euro.

Le sujet a été relancé en août par le couple franco-allemand et l'imposition d'une taxe sur les transactions financières au niveau mondial a été débattue au G20 des 3 et 4 novembre à Cannes.

Mais si certains pays se sont ralliés à cette cause, comme l'Argentine ou l'Afrique du Sud, un très grand nombre d'autres s'y opposent farouchement, notamment les États-Unis et la Chine. L'initiative au niveau mondial semble pour l'instant dans l'impasse.

En Europe les choses avancent. La Commission européenne a présenté fin septembre une proposition de taxe sur les transactions financières qui s'appliquerait à l'Union européenne à partir de 2014. Le président français Nicolas Sarkozy a souhaité de son côté voir cette taxe appliquée dans l'UE "dès 2012".

La proposition de la Commission a été discutée mardi par les ministres des Finances de l'UE. Mais au sein de ce cénacle à 27 pays comme au niveau mondial, les oppositions sont vives.

Le Royaume-Uni, qui craint pour la place financière de Londres, n'en veut pas. Pas plus que la Suède, qui a tenté l'expérience en solo dans les années 1990 mais où cela s'est soldé par un échec.

Cette taxe "est un moyen très efficace de réduire la croissance économique", a ironisé mardi le ministre suédois des Finances, Anders Borg, à Bruxelles.

D'autres pays européens non membres de la zone euro, comme la Pologne, qui préside actuellement l'UE, ont aussi fait part de leurs réticences. Craignant la fuite des capitaux, les Polonais se disent favorable à ce mécanisme à condition qu'il soit appliqué au niveau mondial.

Mais la taxe sur les transactions financières est ardemment défendue par plusieurs autres pays, tous situés dans la zone euro. Ils se disent prêts, au besoin, à tenter l'expérience au sein de l'Union monétaire.

"Si c'est possible dans l'Union européenne, ce sera une bonne évolution, et sinon nous pouvons le faire dans la zone euro uniquement", a ainsi déclaré mardi le ministre belge des Finances, Didier Reynders.

"L'Autriche est favorable à une taxe sur les transactions financières. Et je suis aussi favorable à ce que nous l'introduisions au moins dans la zone euro", a renchéri sa collègue autrichienne Maria Fekter.

Ces propos font écho à ceux de leur homologue allemand Wolfgang Schäuble, qui a estimé fin octobre que la zone euro pourrait servir de test à l'efficacité d'une telle taxe et ainsi convaincre le Royaume-Uni de s'y rallier.

La Commission européenne, dont la proposition concerne à ce stade l'ensemble de l'Union mais qui n'est pas hostile à une mise en place limitée à la zone euro, estime que la taxe sur les transactions financières pourrait rapporter jusqu'à 55 milliards d'euros par an, partagés entre l'Union et ses États membres.

Les taux retenus par la Commission sont de 0,1% sur les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers, essentiellement les dérivés et produits structurés. Les changes ne sont pas concernés, à la différence du projet de "taxe Tobin" évoqué au début des années 1970 et dont l'idée a régulièrement refait surface depuis.

Le président de la Commission, José Manuel Barroso, a justifié fin septembre l'imposition d'une taxe financière en Europe en rappelant qu'"au cours des trois dernières années, les États membres ont accordé des aides et fourni des garanties au secteur financier à hauteur de 4.600 milliards d'euros". "Il est temps qu'en retour, le secteur financier apporte sa contribution à la société", a-t-il dit.

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