Le camp du Brexit pavoise

Publié le 14/06/2016 à 10:50

Le camp du Brexit pavoise

Publié le 14/06/2016 à 10:50

Par AFP

(Photo: Shutterstock)

Le baromètre est au beau fixe pour les partisans du Brexit qui, en plus d'être en tête dans les sondages, ont engrangé mardi le soutien du Sun, le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, à neuf jours du référendum sur l'Union européenne.

«BeLEAVE in Britain», peut-on lire en toutes lettres en une du tabloïd aux 4,5 millions de lecteurs. Un jeu de mots qui phonétiquement signifie «croire en la Grande-Bretagne» tout en comprenant le terme «sortie (de l'UE)». 

«Nous sommes sur le point de prendre la plus grande décision politique de nos vies. Le Sun exhorte aujourd'hui tout le monde à voter pour la SORTIE» lors du référendum du 23 juin, écrit le quotidien populaire, propriété de Rupert Murdoch, le magnat australo-américain des médias.

Entravé par «l'expansion sans relâche de l'État fédéral allemand», le futur du Royaume-Uni serait «bien plus sombre» au sein du bloc des 28, poursuit le journal, qui voit dans un Brexit l'opportunité de «réaffirmer» une souveraineté compromise par la «dictature de Bruxelles».

«C'est notre chance de rendre la Grande-Bretagne encore meilleure, de reprendre notre démocratie, de préserver les valeurs et la culture dont nous sommes fiers à juste titre», argumente le Sun, premier quotidien national britannique à prendre aussi franchement position en faveur du Brexit.

Les sondages sourient au Brexit

Même s'il n'est guère surprenant de la part d'un journal réputé conservateur, ce ralliement est un nouveau coup dur pour le camp du maintien mené par le Premier ministre tory David Cameron, qui doit déjà composer avec une succession de sondages donnant depuis quelques jours le Brexit en tête.

Mardi encore, les troupes du «Leave» comptaient six points d'avance (53%) dans les intentions de vote, selon une enquête d'opinion ICM publiée par le Guardian, et sept dans un sondage YouGov pour le Times. 

Résultat: un vent de «panique» souffle désormais sur le camp du maintien, ont expliqué au Times et au Guardian des sources au sein de la campagne pro-UE.

Pour tenter d'inverser la tendance, les partisans du statu quo ont lancé une nouvelle offensive mardi avec un rassemblement au siège de la grande confédération syndicale, le Trade Union Congress (TUC).

Le leader du Labour, Jeremy Corbyn, y a défendu «le travail des syndicats à travers l'Europe pour offrir de meilleures conditions de travail, des vacances plus longues, des congés de maternité et de paternité et moins de discrimination.»

Régulièrement accusé de ne pas en faire assez pour mobiliser ses troupes, le patron de l'opposition a ajouté qu'un Brexit mettrait en péril le système de santé public dans lequel travaillent des immigrés «venus du monde entier».

«Trou noir» des finances publiques

Dans un communiqué commun, de hauts responsables travaillistes ont par ailleurs mis en garde contre les conséquences d'une éventuelle sortie de l'UE, qui pourrait coûter selon eux 525 000 emplois dans le secteur public. 

«Le choc ressenti par notre économie pourrait se traduire par un trou noir de 40 milliards de livres dans nos finances publiques», écrivent-ils, alors que la livre sterling était sous pression sur les marchés des changes. 

Les derniers sondages pèsent «encore plus lourdement sur la livre», commentait dans une note Simon Smith, analyste chez FXPro, alors que l'inquiétude alimentée par un possible «Brexit» pèse sur les places financières mondiales. 

Pour combler son retard, le camp du «Remain» («Rester») pourra aussi tenter de capitaliser sur une décision rendue mardi par la Cour de justice de l'UE, qui a accordé au Royaume-Uni le droit de limiter certaines aides sociales aux migrants européens, une thématique clef de la campagne.

L'approche restrictive de la Grande-Bretagne en la matière a reçu l'aval des 27 autres États membres de l'UE dans l'accord négocié en février dernier par David Cameron et sur la base duquel il s'est lancé dans la campagne en faveur du maintien dans l'Union.

En fin de journée, la campagne référendaire donnera lieu à une nouvelle joute oratoire avec un débat Telegraph-Huffington Post-YouTube opposant le conservateur Boris Johnson, chef de file des partisans du Brexit, et Alex Salmond, député du parti indépendantiste écossais SNP, pro-européen.

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