Cette culture fait en sorte qu'il y a peu de pensée stratégique en Allemagne à propos des crises internationales et des propres intérêts géopolitiques du pays.
Tous les États ont pourtant des intérêts géostratégiques. Mais cela demeure un tabou en Allemagne.
2. La politique étrangère de l’Allemagne est trop centralisée: elle repose essentiellement entre les mains du chancelier allemand, qui donne les orientations sur les principaux enjeux.
Or, c'est le ministère des Affaires internationales qui devrait élaborer la politique étrangère de l'Allemagne, comme c'est le cas dans la plupart des pays occidentaux
Et quand vient le temps de débattre d'une plus grande responsabilité de l'Allemagne dans les affaires internationales, le chancelier allemand évite souvent d'élaborer une vision claire sur le rôle de l'Allemagne dans le monde.
3. L'armée allemande est trop faible compte tenu du poids économique de l'Allemagne dans le monde.
Un récent rapport du parlement allemand rendu public par les médias montre à quel point il serait difficile pour l'Allemagne de se doter d'une politique étrangère plus ambitieuse en raison du piètre état de son armée.
Par exemple, selon ce rapport, une minorité seulement des hélicoptères de la marine (7 appareils sur 40) sont en mesure de voler et seulement quatre sous-marins sont opérationnels.
De plus, la moitié des avions de transport de l'armée (le C-160 Transall) ne sont plus en service.
Quel rôle jouera l'Allemagne dans les prochaines années?
Difficile à dire avec certitude, d'autant plus que la montée en puissance de l'Allemagne fait peur à certains Européens qui n'ont pas oublié la Seconde Guerre mondiale.
Le scénario d'une Allemagne militariste attaquant ses voisins est toutefois écarté par la totalité des spécialistes en relations internationales.
Chose certaine, le débat sur la place de l'Allemagne en Europe et dans le monde est lancé dans le pays de Goethe. L'an dernier, le ministère allemand des Affaires étrangères a lancé une consultation à ce sujet, s'intitulant Review 2014.
Mais l'Allemagne arrivera-t-elle à assumer un plus grand leadership géopoltique, sans renier son passé, mais sans en être prisonnière?