La Grèce réclame un délai supplémentaire de 2 ans

Publié le 06/07/2012 à 16:05, mis à jour le 16/10/2013 à 07:57

La Grèce réclame un délai supplémentaire de 2 ans

Publié le 06/07/2012 à 16:05, mis à jour le 16/10/2013 à 07:57

Par AFP

Le nouveau Premier ministre grec Antonis Samaras va tenter de convaincre ses partenaires européens de privilégier la relance sur la rigueur en demandant un délai supplémentaire pour l'assainissement des finances grecques en échange d'une accélération des privatisations.

Le programme de redressement dicté par les bailleurs de fonds du pays a "déraillé" par rapport aux objectifs, a reconnu le Premier ministre vendredi soir dans son discours de politique générale devant le Parlement, où il a énuméré une série de mesures destinées à regagner les bonnes grâces des créanciers du pays tout en desserrant l'étau de l'austérité.

Car pour remettre le pays sur la bonne voie, il a jugé que la priorité était de "stopper la récession", dont l'aggravation compromet selon lui et nombre d'experts toute chance du pays de réduire ses déficits et sa dette.

"Nous demandons que l'ajustement ne soit pas obtenu d'ici deux ans, mais plus tard", au delà de la date de fin 2014 convenue dans le memorandum signé avec les bailleurs de fonds, a lancé le Premier ministre.

"Nous voulons un accord" avec les partenaires pour amender ce memorandum, car "c'est pour atteindre les objectifs" de ce programme dit de rigueur "que doivent être amendées les mesures aggravant la récession", a insisté M. Samaras.

Il ne s'était rallié qu'à reculons l'an dernier aux coupes horizontales (salaires des fonctionnaires, retraites, hausses d'impôts) imposées par le gouvernement à dominante socialiste, et n'avait cessé depuis de demander des élections pour tenter d'infléchir la tendance.

Mais M. Samaras a clairement reconnu les limites de l'exercice, en soulignant que "le but du gouvernement est de garantir la place de la Grèce dans la zone euro face à ceux qui veulent la miner".

Avant un vote de confiance qu'il doit sauf suprise remporter dimanche à minuit, et la réunion des ministres des Finances de la zone euro qui suivra lundi, M. Samaras disposait d'une marge de manoeuvre très réduite pour cette première déclaration publique qui a duré quarante minutes.

Peu avant son discours, un responsable européen sous couvert d'anonymat avait prévenu à Bruxelles que la prochaine tranche d'aide à la Grèce ne serait pas versée tant que ce pays n'aurait pas recommencé à mettre en oeuvre le programme de réformes exigé par ses créanciers.

"Il n'y aura pas de versement tant que l'Eurogroupe n'aura pas constaté que le programme est de nouveau sur les rails", a déclaré cette source.

Pour donner des gages en la matière, M. Samaras a présenté neuf mesures "immédiates" centrées sur une accélération des privatisations, toujours promises et jamais réalisées par les précédents gouvernements.

Il a cité en premier celle des chemins de fer (OSE), ainsi que la cession, restée jusque là tabou, d'unités de production de l'entreprise publique d'électricité DEI (ou PPC).

"Nous allons privatiser au-delà de nos objectifs" a-t-il dit, énumérant aussi des concessions de ports, d'aéroports et d'autoroutes. Il a annoncé la création d'une agence pilote pour exploiter le foncier et l'immobilier d'Etat sur la zone côtière autour d'Athènes qui servira de modèle pour le reste du pays.

M. Samaras a également annoncé la "fusion ou la fermeture" de "dizaines" d'organismes publics, le processus devant être engagé d'ici la fin de l'année.

Mais en s'affirmant opposé à toute mesure "qui crée du chômage dans le secteur public et privé", il a semblé exclure tout licenciement pur et simple dans le secteur public, que la Grèce s'est engagée à réduire de 150.000 postes d'ici fin 2015.

Il a également annoncé une amnistie fiscale pour ceux qui rapatrieront des fonds partis à l'étranger, soulignant qu'il était impératif pour le pays de retrouver de la liquidité. Le niveau des dépôts dans les banques grecques a fondu de plus d'un tiers en deux ans, depuis le début de la crise de la dette.

Pour adoucir la pression fiscale sur les Grecs bombardés de nouvelles taxes sans modifier le volume des rentrées fiscales, il a annoncé la possibilité de payer ses impôts en plusieurs tranches.

Pour que la classe politique "retrouve la confiance des Grecs", qui l'ont massivement désavouée lors des dernières élections, il a aussi promis des mesures de moralisation visant à en finir avec l'impunité des ministres et députés fautifs.

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