Grèce: les banques s'opposent à l'effacement de la dette

Publié le 14/11/2012 à 11:12

Grèce: les banques s'opposent à l'effacement de la dette

Publié le 14/11/2012 à 11:12

Par AFP

Un effacement de dette grecque détenue par la zone euro serait trop dangereux pour la stabilité en Europe, a estimé mercredi à Athènes le directeur général de l'Institut de la finance internationale (IIF), qui prône plutôt une réduction des taux d'intérêt payés par le pays asphyxié.

« Je crois qu'un effacement de dette par le secteur officiel, sur le mode de ce que les créanciers privés ont fait, mettrait le feu aux poudres en Europe. Ce n'est pas le moment », a déclaré Charles Dallara à Athènes, qui dirige l'organisme, basé à Washington, représentant les principales banques de la planète.

Alors que le FMI presse les Européens à effacer une partie de la dette grecque qu'ils détiennent, M. Dallara a adressé un vibrant plaidoyer aux prêteurs institutionnels du pays pour qu'ils cherchent des solutions « non conformistes » afin de sauver la Grèce, et ainsi assurer la stabilité du système financier mondial.

Il a notamment appelé l'Union Européenne et le FMI à desserrer l'étau budgétaire sur le pays asphyxié, dont le PIB aura chuté fin décembre de quelque 20% depuis le début de la crise.

« Ce que le secteur officiel devrait faire en priorité, c'est de réduire les taux d'intérêt » que la Grèce doit payer, aussi bien sur les anciens prêts que sur d'éventuels prochains prêts, a préconisé M. Dallara.

« C'est à la zone euro et au Fonds monétaire international (FMI) de trouver le bon dosage » entre baisse des taux d'intérêt et extension des maturités, a-t-il ajouté en évoquant par ailleurs la possibilité d'octroyer des prêts à taux zéro, comme le FMI le fait déjà pour certains pays en difficulté.

« Le problème grec justifie quelques solutions non conformistes », a souligné M. Dallara, qui a négocié l'hiver dernier avec le gouvernement grec, au nom des banques privées, un effacement volontaire d'une partie de la dette souveraine (107 milliards d'euros) qu'elles détenaient.

« Je ne pense pas que le débat sur une décote de la dette détenue par le secteur officiel soit productif », a-t-il ajouté.

Selon lui, « la dette n'est plus au coeur du problème » grec.

« C'est sur la croissance que l'accent devrait être mis », a-t-il poursuivi, en estimant que le pays avait surtout besoin d'un « assouplissement du rythme » de son adaptation budgétaire pour lui de relancer son économie.

M. Dallara a nettement mis la pression sur le FMI pour qu'il fasse un effort supplémentaire. « Le FMI ne devrait pas se contenter de réduire les taux mais il devrait aussi trouver les moyens d'accroître sa propre participation financière », a-t-il dit.

Il a aussi appelé la Banque européenne d'investissement (BEI) à faire preuve de créativité pour aider la Grèce à relancer son économie.

M. Dallara a estimé « qu'il était temps de reconnaître que l'austérité seule condamne non seulement la Grèce mais l'intégralité de l'Europe à la probabilité d'une ère douloureuse avec une croissance faible ou nulle ».

« Il s'agirait d'une tragédie, pas seulement pour la Grèce et l'Europe mais pour le monde », a-t-il dit en lançant « Nous sommes tous Grecs » en conclusion de son discours prononcé devant un parterre de banquiers grecs.

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