Exporter notre cinéma, au-delà des Oscars

Offert par Les Affaires


Édition du 01 Mars 2014

Exporter notre cinéma, au-delà des Oscars

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Édition du 01 Mars 2014

Par Matthieu Charest

Pas une panacée

Les profits qui découlent de la vente des droits des films ne représentent pas des sommes exorbitantes, tant s'en faut.

«On parle de centaines de milliers de dollars, révèle Luc Déry, producteur et fondateur de Micro_scope. Personne ne devient riche avec ça. D'autant que le distributeur, celui qui a pris des risques en achetant le film, engage beaucoup de dépenses pour diffuser un film dans un marché donné, et avant de partager les profits - s'il y en a -, il se rembourse. On ne peut pas financer un projet avec les profits faits à l'international...» Le coût moyen d'une production cinématographique québécoise s'est élevé à 3,7 M$ en 2012-2013, selon la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).

Des propos corroborés par Rodrigo Brandao, du distributeur américain Kino Lorber. «Nous séparons généralement les profits avec les producteurs ; la formule varie, mais il peut s'agir de 50 % chacun. Pour ce qui est du prix initial, nous payons un film de 50 000 $ à 100 000 $. Mais nous avons certainement déjà payé moins que ça !»

«Nos investissements à l'étranger sont peut-être déjà rentables, tempère Isabelle Melançon, directrice générale des communications et des relations institutionnelles à la SODEC. Des films qui vont faire leurs frais, je n'en connais pas. Mais lorsqu'on entend "Quebec" pendant la cérémonie des Oscars, combien ça vaut en temps d'antenne et en articles que ça suscite ?»

Un scénario idéal ?

La notoriété permet d'attirer des investissements. Des films produits par des réalisateurs québécois connus à l'étranger peuvent même faire l'objet d'une prévente, c'est-à-dire attirer des investissements avant la date de sortie. Ce qui permet de passer outre au fait que nos vedettes locales sont souvent inconnues à l'étranger. «En français, c'est difficile de faire des préventes, admet André Rouleau, de Caramel Films. Les vedettes anglophones sont connues, mais pas Patrick Huard... Et ce n'est pas une question de talent !»

Les coproductions internationales, où les risques sont partagés entre plusieurs pays, sont également facilitées par les projets associés à nos réalisateurs célèbres. «Mais les coproductions ne sont pas toujours un scénario idéal, pense M. Rouleau. Il y a des restrictions inhérentes [comme le fait d'engager des employés dans certains pays], et les coûts, comme ceux qui découlent des voyages, sont élevés.»

«Nous avons une dizaine de réalisateurs au Québec qui ont le potentiel de trouver des investisseurs à l'étranger, croit Luc Déry. La clé, c'est peut-être de donner le goût à ces gens-là de travailler ici, sur des scénarios qui les intéressent.»

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