Accès à l’électricité : une contrainte de taille

Publié le 13/01/2011 à 11:51, mis à jour le 13/01/2011 à 11:51

Accès à l’électricité : une contrainte de taille

Publié le 13/01/2011 à 11:51, mis à jour le 13/01/2011 à 11:51

Crédit: Bloomberg

Les chefs d’entreprises de 108 pays considèrent la disponibilité et la fiabilité de l’électricité comme étant le deuxième obstacle majeur à la conduite de leurs activités, après l’accès aux financements, selon la Banque mondiale.

Le rapport Doing Business 2011 : Making a Difference for Entrepreneurs, publié par la Banque mondiale et la Société financière internationale, classe 183 pays selon des thèmes clés de la réglementation des affaires. Cette enquête surveille notamment les procédures, les délais et les coûts auxquels est soumise une entreprise pour l'obtention d'un raccordement permanent au réseau électrique pour un entrepôt nouvellement construit.

Certains pays comme l’Allemagne, l’Islande, le Rwanda, le Chili et la Thaïlande, obtiennent de bons résultats: une entreprise nécessitant une consommation modérée d’électricité peut obtenir un branchement dans un délai de 40 jours ou moins. En revanche, en République tchèque, cela peut prendre 279 jours, 309 en Ukraine, 302 en Russie, 266 au Pakistan et 586 au Libéria!

Selon le rapport, les coûts liés au branchement manquent de transparence dans au moins 100 pays. Les compagnies d’électricité présentent à leurs clients des tarifs individuels plutôt que des formules de répartition des coûts clairement réglementées, ce qui fait peser des risques d’abus sur les clients et permet de dissimuler des structures tarifaires excessivement élevées.

Si la tarification se fait au cas par cas dans certains pays, la fiabilité et la constance de l’approvisionnement peuvent s’avérer également aléatoires dans certains marchés, comme en fait fois l’expérience vécue récemment par MIP, à son usine de Changshu, en Chine.

Présent en Italie et au Royaume-Uni, ce fabricant et distributeur mondial de produits textiles réutilisables et de produits connexes destinés au domaine des soins de santé possède également des entreprises manufacturières au Canada, en Allemagne et en Chine.

L’usine de Changshu est très fonctionnelle depuis les débuts de ses opérations, en 2007. Puis récemment, le siège social au Canada constate une baisse de sa production. Vérification faite : les responsables de l’usine avaient soudainement été sommés de réduire leurs opérations à quatre jours par semaine.

«Ils ne nous coupaient pas l’électricité, mais on n’avait pas le droit de l’utiliser pour la production plus de quatre jours par semaine. Si on se faisait attraper à l’utiliser plus de quatre jours, à ce moment-là ils pouvaient même venir couper les fils! Cela a duré pendant un mois», explique Danielle Lefort, vice-présidente aux finances chez MIP.

Après un mois de limitation dans ses capacités de production, à force de négociations avec les autorités chinoises, la directrice de l’usine en Chine a obtenu l’autorisation de revenir à sa consommation d’électricité initiale. «Comme quoi, tout se négocie !», dit Mme Lefort.

«On a parfois l’impression que les règles s’adaptent au fur et à mesure, commente Mme Lefort. Parce que chaque ville a ses règles, chaque comté a ses règles, en plus du pays comme tel qui a ses règles. Il y a donc beaucoup de choses qu’on apprend au fur et à mesure.»

Comme le signale l’étude de la Banque mondiale, l’insuffisance de l’approvisionnement en électricité affecte négativement la productivité des entreprises, ainsi que leurs investissements dans leurs capacités de production. D’autant plus lorsque les restrictions se font sans préavis. «Nous n’avons pas été avisés à l’avance. À moment donné, on est limité en électricité, et c’est à ce moment-là qu’on doit réagir. Cela nous a pris par surprise», note Danielle Lefort.

 

 

 

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