Vers une redéfinition de la retraite


Édition de Septembre 2014

Vers une redéfinition de la retraite


Édition de Septembre 2014

Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier [Photo: Martin Flamand]

Lorsque le chancelier allemand Otto von Bismarck a institutionnalisé la retraite au 19e siècle, l'espérance de vie était si courte que peu de gens en bénéficiaient réellement. Or, c'est tout le contraire aujourd'hui. L'espérance de vie ne cesse de s'allonger dans les pays développés, forçant à redéfinir cette étape de la vie, constate Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier.

Pourquoi la société doit-elle revoir son modèle de retraite ?

Quand on a créé les caisses de retraite, les entreprises comptaient beaucoup de travailleurs pour un petit nombre de retraités, mais aujourd'hui, la proportion a basculé. La modernisation et l'automatisation ont fait chuter le nombre d'employés actifs dans les entreprises, tandis que l'allongement de l'espérance de vie augmente le nombre de retraités. Il y a maintenant un déséquilibre. Résultat : les fonds de retraite sont en crise, et malgré l'embellie boursière des derniers mois, le problème n'est pas encore résolu.

Cela dit, on constate déjà une redéfinition de la retraite ?

Oui, ce processus est en marche. À l'époque de nos grands-parents, les phases de la vie étaient très définies. D'abord, il y avait l'école, puis le travail, et finalement l'âge d'or, s'ils mouraient assez vieux pour en profiter. Aujourd'hui, les étapes de la vie ne se suivent plus de manière successive, mais elles se superposent. L'apprentissage du travail n'est jamais terminé. Pendant sa carrière, on suit des formations. Plusieurs reprennent leurs études. Quand arrive la retraite, on reste actif, en travaillant à temps partiel ou en faisant du bénévolat, et surtout, on ne sacrifie plus l'instant présent pour jouir d'une retraite dorée plus tard, à partir de 65 ans. Les gens, surtout les jeunes, veulent profiter de la vie dès maintenant, chaque jour de leur existence.

Dans ce contexte, il doit être difficile de convaincre les jeunes d'épargner en vue de cet horizon lointain qu'est la retraite ?

Les jeunes sont conscients de l'importance de l'épargne, mais ils sont indisciplinés. Selon moi, il faudrait la réincarnation d'un René Lévesque, le meilleur pédagogue que le Québec ait connu, pour conscientiser les jeunes générations sur l'importance de l'épargne-retraite. Il faut leur faire comprendre que dorénavant, étant donné que l'espérance de vie augmente, la qualité de leur retraite repose de plus en plus sur les individus eux-mêmes, et non sur la collectivité. Plus tôt ils s'en occupent, mieux ils seront préparés.

Comment inciter les jeunes à économiser pour leurs vieux jours ?

Lorsqu'on s'adresse aux jeunes travailleurs dans la vingtaine et la trentaine, il faut faire un plan de retraite en abordant leur situation actuelle. S'ils ont des revenus familiaux de 120 000 dollars par année et qu'il leur manque de l'argent pour réaliser leurs rêves actuellement, comme voyager, il faut établir un plan de match qui leur permettra d'exécuter leurs projets à court, moyen et long termes. Cet exercice leur apporte une prise de conscience et les motive à garnir leur bas de laine.

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