Est-on plus riche avant ou après la retraite?

Publié le 21/11/2011 à 10:59

Est-on plus riche avant ou après la retraite?

Publié le 21/11/2011 à 10:59

Par Olivier Schmouker

Certains ont de quoi sourire, une fois à la retraite... Photo : DR.

Plus on vieillit, plus on s’intéresse à ce qui va survenir, une fois la retraite venue. La question est alors de savoir ce que va devenir ce que les statisticiens dénomment le «bien-être financier». Va-t-il se maintenir, décroître, ou au contraire augmenter?

On le voit bien, c’est une question de calcul. Aujourd’hui, différents types de calculs sont utilisés, qui tiennent essentiellement compte de deux volets, soit le «revenu» et la «consommation». Et ces calculs sont affinés par de nombreux taux ultra-précis, comme le taux de remplacement du revenu, c’est-à-dire le taux auquel le revenu diminue à mesure que la personne vieillit (étant donné la probabilité que certaines dépenses (liées au travail, entre autres) diminuent après la retraite, le fait que ce taux soit à la baisse n’est pas nécessairement synonyme de problèmes financiers pour les personnes âgées). Mais voilà, aucun de ces calculs n’est «parfait», d’après une étude de Statistique Canada.

Pourquoi cela? «Parce qu’ils n'englobent pas le revenu qui peut être tiré des actifs à la retraite afin d'augmenter le revenu déclaré», indiquent les auteurs de l’étude, John Baldwin, Marc Frénette, Amélie Lafrance et Patrizio Piraino. D’où leur idée d’entrer un autre élément dans l’équation, ce qu’ils appellent le «revenu potentiel»…

Le revenu potentiel est grosso modo celui que pourrait générer un ménage en liquidant ses actifs et en achetant une rente. «Le revenu potentiel est la somme du revenu réalisé et du revenu potentiel qui pourrait être réalisé à partir d’actifs possédés comme les fonds communs de placement et le logement», indiquent-ils dans leur étude, en soulignant qu’il «vise à remédier aux lacunes que présentent le revenu et la consommation comme indicateurs du bien-être financier».

«On pourrait s’attendre à ce que les ménages se préparent à la retraite en faisant des épargnes et des emprunts et en en investissant les produits. Les actifs accumulés au cours de la vie peuvent être ou ne pas être retirés plus tard. S’ils ne le sont pas, tant les flux de revenu que les flux de consommation sous-estiment le «revenu potentiel» dont disposent les ménages à la retraite», expliquent-ils.

Les quatre chercheurs ont alors appliqué leur trouvaille à des cas de figure concrets : ce revenu a été ajouté au revenu réel des ménages dont l’un des membres est à la retraite, et le résultat obtenu a ensuite été comparé au revenu des ménages dont l’un des membres a entre 45 et 64 ans. L’idée était de comparer l’aisance financière des ménages avant et après la retraite.

Résultat? Très surprenant! En effet, on a généralement l’a priori que nous bénéficions d’une plus grande aisance financière quand on travaille que lorsqu’on arrête de travailler. Et on se fait à l’idée que c’est bien normal, parce qu’à la retraite, nos besoins sont moindres. Mais là, en tenant compte du «revenu potentiel», la donne change : les retraités bénéficient d’un bien-être financier supérieur!

Voici l’explication : «Le revenu moyen après impôt par équivalent-adulte des ménages ayant à leur tête une personne âgée de 65 à 74 ans représente 79% de celui des ménages ayant à leur tête une personne âgée de 45 à 64 ans. Lorsque le revenu potentiel est prise en compte, ce pourcentage augmente à 105%». (Pour ceux que ça intéresse, le revenu par équivalent-adulte est calculé en divisant le revenu par la racine carrée du nombre de personnes dans le ménage afin de tenir compte des économies d'échelle et des changements de la taille du ménage au fil du temps).

À noter que la moitié de cette hausse provient des avantages d'être propriétaire de son domicile, ce qui permet d'économiser sur le prix du loyer et de réaliser une partie de la valeur du domicile grâce au prêt hypothécaire inversé.

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