Débarrassons-nous des retraits minimum exigés pour les FERR

Publié le 14/11/2014 à 09:40

Débarrassons-nous des retraits minimum exigés pour les FERR

Publié le 14/11/2014 à 09:40

J'ai un conseil pour le ministre des Finances Joe Oliver : débarrassons-nous des retraits minimum exigés pour les fonds enregistrés de revenu de retraite et laissons les gens retirer cet argent au fur et à mesure de leurs besoins, quel que soit leur âge. J'ai donné le même conseil au ministre des Finances Jim Flaherty dans cette rubrique à la fin de 2008.

Les raisons en sont simples. Les gens vivent plus longtemps, et il est logique pour ceux qui ont des actifs investis dans un FERR de les garder à l'abri pour ces inévitables mauvais jours où ils pourront être nécessaires, par exemple pour prendre en charge des soins de santé non couverts par les régimes provinciaux, des soins à domicile ou des services dont on peut avoir besoin pour des choses qu'on ne peut plus faire soi-même, comme le ménage ou le pelletage de la neige.

Plus important encore : les formules utilisées pour déterminer les retraits minimums se fondent sur les taux d'intérêt d'une époque révolue -- 1993 pour être précis -- et n'ont rien à voir avec les faibles taux d'intérêts que nous connaissons actuellement.

Je reconnais que si le gouvernement suit mon conseil, cela aura comme conséquences à court terme des pertes de revenu fiscal. Mais tout montant résiduel dans un FERR au décès du titulaire est imposable (à moins qu'il soit transféré libre d'impôt dans le FERR de l'époux ou de l'épouse, où il serait imposable à son décès). De plus, tout le monde ne dispose pas d'économies substantielles dans un REER, et de nombreuses personnes retireront effectivement plus que les montants minimaux lorsqu'ils transféreront leurs fonds dans un FERR.

Naturellement, l'argent disponible après impôt dont la personne n'a pas besoin pour ses dépenses courantes peut être réinvesti, mais tout revenu gagné est lui aussi imposable, ce qui réduit le montant disponible à l'épargne.

Selon la réglementation en vigueur, une personne doit convertir son REER en FERR au plus tard le 31 décembre de l'année de son 71e anniversaire et commencer à faire des retraits pas plus tard que l'année suivante.

Les retraits sont basés sur l'âge, donc lorsque cette personne, dont nous présumons qu'elle aura ouvert son FERR à l'âge de 71 ans, commencera à effectuer des retraits l'année suivante (à l'âge de 72 ans) elle devra retirer un minimum de 7,48 % de la valeur de son plan au début de l'année.

Toutefois, si le titulaire du compte a un conjoint plus jeune, il peut baser le retrait minimum sur l'âge de son époux (ou épouse), et si l'époux est plus jeune la différence dans les retraits minimaux peut être importante selon la différence d'âge. Si elle a, disons, 60 ans, le retrait minimal sera de 3,3 %. Ce pourcentage est basé sur une formule qui soustrait son âge actuel (en supposant qu'il soit inférieur à 71 ans) de 90; dans ce cas, la différence est de 30 (90 moins 60), et on divise ensuite 1 par 30 pour arriver à 3,3 %.

Pour les personnes de 71 ans et plus, on utilise une formule différente qui reflète les taux d'intérêt du début des années 90 et qui n'est pas réaliste dans la conjoncture actuelle où le meilleur rendement qu'un investisseur prudent puisse obtenir sur un placement garanti est à peine supérieur à 2 %.

Avec de tels taux de rendement, de nombreuses personnes épuiseront leur argent trop tôt en raison des retraits minimum obligatoires de 7,38 % dès l'âge de 71 ans, atteignant 8,75 % à l'âge de 80 ans et qui montent à 20 % à l'âge de 94 ans. Ces pourcentages ont remplacé un barème mis en place en 1978 qui voulait qu'un FERR soit épuisé avant l'âge de 90 ans.

Les conséquences de la faiblesse des taux obligataires garantis est que de nombreuses personnes âgées ont modifié leur combinaison d'actifs pour détenir un portefeuille potentiellement plus volatil. Dans de nombreux cas, leur REER et leur FERR sont surpondérés en actions plutôt que constitués d'une combinaison de titres à revenu fixe et d'actions. Dans certains cas, leurs composantes obligataires sont des titres spéculatifs dispensés de prospectus qui promettent des rendements plusieurs fois supérieurs à ceux offerts par une banque.

Je pense que, 2015 étant une année électorale, le gouvernement et les partis d'opposition présenteront des propositions reflétant mieux les taux d'intérêt actuels et les réalités économiques, qui comprennent la volatilité des marchés boursiers.

Entre-temps, si vous êtes à la fin de la soixantaine et que vous ne l'avez pas encore fait, configurez votre REER de manière à avoir de l'argent liquide pour ces premières années de retraits du FERR et à ne pas perdre le sommeil si le marché boursier connaît une baisse lorsque vous avez besoin de faire des retraits. Déterminez les montants minimums dont vous aurez besoin de 72 à 74 ans en fonction de ce dont vous disposez maintenant, et investissez l'argent nécessaire pour produire ces montants dans des placements garantis. Ainsi, si le marché boursier s'effondre, vous n'aurez pas à vendre des actions ou à racheter des parts de fonds communs moins chers que vous ne les avez payés. N'oubliez pas que si le marché boursier baisse de 40 %, il doit s'apprécier de 67 % pour que vous en reveniez au point de départ. Une fois que vous atteindrez l'âge de 71 ans et que vous aurez votre FERR, vous pourrez continuer à appliquer cette stratégie tant que vous aurez la volonté et la compétence nécessaires.

Si vous détenez des placements dont vous attendez des rendements élevés, assurez-vous bien que vous comprenez les risques que comportent les placements que vous détenez. Ma rubrique du 29 décembre 2011 a donné plusieurs exemples de ce que vous pourriez manquer si vous ne lisez pas les documents d'information.

Si vous avez une concentration trop élevée dans certains titres, songez à racheter la totalité ou une portion si vous pouvez réduire votre risque. Plusieurs titres dispensés de prospectus sont vantés pour leur admissibilité au REER et au FERR. Gardez à l'esprit qu'il y a un gouffre entre ce qui peut être admissible pour vos plans de retraite et ce qui peut vous convenir en termes de risque.

À la une

Et si les Américains changeaient d’avis?

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

Cuivre: le «roi des métaux verts» dépasse 10 000$US la tonne

13:27 | AFP

Le métal rouge est sous le feu des projecteurs depuis l’offre de rachat du géant BHP sur son rival Anglo American.

Le géant BHP fait une proposition de 31 milliards de livres pour Anglo American

Cet accord créerait le plus grand mineur de cuivre au monde.