Riches, mais cassés


Édition du 17 Janvier 2015

Riches, mais cassés


Édition du 17 Janvier 2015

Par Stéphane Rolland
Un problème d'épargne

Cela dit, les banques alimentaires ne sont pas sur le point de se multiplier dans les quartiers cossus. Les conseillers interrogés par Les Affaires voient très rarement des nantis sur le bord du précipice, même quand ceux-ci gèrent très mal leurs finances personnelles. Les riches parviennent sans grand-peine à équilibrer leur budget. Le problème vient plutôt d'une épargne insuffisante pour se permettre de maintenir un train de vie «étiré au maximum» une fois à la retraite. «Ce n'est pas la majorité, mais je dirais qu'on en voit beaucoup», commente Raphaël Hainault.

Les gros chiffres font parfois perdre la notion des proportions aux clients fortunés, constate Serge Morin. Il se souvient d'une amie médecin qui avait été «déstabilisée» lorsqu'il lui avait dit que maximiser sa cotisation REER n'était pas suffisant pour lui assurer un revenu décent. «Les nantis croient qu'épargner 20 000 $ par année, c'est beaucoup, dit-il. On doit leur dire que cela leur permettra de vivre avec 70 000 $ par année à la retraite alors qu'ils en dépensent 380 000 $.»

Les politiques budgétaires des gouvernements n'aident pas non plus. La cotisation admissible à un REER équivaut à 18 % du salaire. En théorie, ce ratio est suffisant pour s'offrir une retraite décente si on commence à épargner tôt. Le hic, c'est qu'en 2015 ce taux de 18 % s'arrête après la première tranche de 138 500 $ de revenus gagnés. Pour ceux qui font un salaire plus élevé, maximiser sa cotisation REER représente, au bout du compte, un taux d'épargne inférieur à 18 %.

À lire aussi:
L'histoire d'un cassé devenu riche
Cinq destructeurs de richesses à neutraliser

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour à 19:34 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.