Il en va des REER collectifs offerts par les entreprises comme des REER individuels : c'est à l'épargnant de s'assurer d'obtenir le meilleur rendement possible. Comment ? En répartissant son capital de façon optimale dans chaque catégorie de placement (actions, obligations, etc.) et en sélectionnant les meilleurs fonds communs qui lui sont offerts.

Comme le REER collectif est offert par l'entremise de leur employeur, beaucoup de travailleurs croient à tort que celui-ci s'en occupe.

« Plusieurs pensent que l'employeur garantit la qualité du gestionnaire [les travailleurs ont le choix entre différents fonds], mais il n'en est rien. L'employeur n'a ni le temps ni la compétence pour évaluer le rendement des gestionnaires », dit Carl Simard, président de Medici.

L'offre très variée de fonds fait en sorte que l'employé s'y perd souvent. De plus, de nombreux travailleurs ignorent la stratégie d'investissement propre à chaque fonds, simplement par manque d'intérêt.

« Une étude réalisée par l'expert britannique Aliston Byrne démontre que si un employeur offre la possibilité d'investir les cotisations du REER collectif dans 10 fonds, le travailleur a tendance à répartir également 10 % de son capital dans chacun d'eux, car il est incapable de déterminer la répartition optimale », dit M. Simard.

Solution personnalisée

Lancés en 2005, les fonds cycle de vie pallient la négligence des épargnants qui omettent de tenir à jour la répartition de leur actif. L'épargnant choisit un fonds ayant un horizon de placement correspondant à la date de sa retraite et le gestionnaire se charge de modifier la répartition d'actif en fonction des objectifs du client.

« Il y a quelques années, il n'y avait pas de fonds de type cycle de vie. Il y a donc probablement plusieurs épargnants qui ont la même répartition d'actif depuis 10 ans, voire plus », dit Michèle Frenette, consultante en régimes de retraite collectifs chez GRMF.

Les fonds cycle de vie ne constituent pas une panacée, nuance Mme Frenette. Leurs frais de gestion sont plus élevés que ceux des autres fonds communs et leur profil de risque ne convient pas à tous les épargnants. En outre, ces fonds ne sont pas toujours gérés de façon aussi active que les autres fonds communs.

Assurer une meilleur suivi

Le participant à un REER collectif doit avant tout connaître son profil d'investisseur : horizon de placement, tolérance au risque, etc. Il existe pour cela des questionnaires simples que l'employé peut se procurer auprès de son employeur ou du fournisseur de REER de celui-ci.

Une fois le profil déterminé, le participant n'a plus qu'à consulter son relevé de REER collectif, vérifier si la répartition d'actif correspond à son profil et, dans le cas contraire, procéder aux modifications qui s'imposent.

Par ailleurs, les participants devraient demander à leur employeur de réduire le nombre d'options offertes. « Cinq ou six fonds, c'est le maximum, dit M. Simard. Y compris un fonds indiciel pour comparer le rendement des autres fonds. »

Mme Frenette estime même qu'un seul fonds composé de plusieurs fonds communs peut très bien faire le travail.

Les participants à un REER collectif devraient aussi exiger de leur employeur qu'il leur fournisse de meilleurs outils d'évaluation (comme des données sur les différentes catégories de fonds et les frais de gestion). « Les participants doivent pouvoir comparer le rendement de leurs fonds à celui des autres fonds semblables », dit M. Simard.

dominique.froment@transcontinental.ca