Placement : les pays les plus prometteurs

Publié le 19/04/2010 à 15:00

Placement : les pays les plus prometteurs

Publié le 19/04/2010 à 15:00

Le Japon est encore à éviter. Photo : Bloomberg

Avec le huard à parité avec le dollar américain et qui s'apprécie par rapport à d'autres devises comme l'euro, il est tentant d'investir hors de nos frontières. Mais attention ! " Il ne faut pas confondre diversification géographique et éparpillement. Ce n'est pas le moment de diversifier simplement pour diversifier ", prévient Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux. Où investir ? Nous vous présentons un portrait des zones prometteuses et des zones à éviter, que nous avons préparé à l'aide des conseils de cinq experts.

Reste de la zone euro : faites votre sélection

Les membres de la zone euro s'engagent à maintenir leur ratio dette/PIB sous 60 % et leur déficit à moins de 3 % du PIB, rappelle André Mathieu, du Groupe financier Banque Nationale. " En cas de situation exceptionnelle, par exemple une crise financière mondiale, un dépassement temporaire peut être autorisé. "

Les PIGS ne sont pas les seuls pays incapables de respecter ces règles actuellement. La France, l'Allemagne, la Belgique, l'Autriche et la République de Malte ont affiché en 2009 un ratio dette/PIB supérieur à 60 %. Et seuls le Luxembourg et la Finlande terminent 2009 avec un déficit inférieur à 3 % du PIB.

" La fragilité qui se dessine dans cette région du monde est inquiétante, dit Vincent Delisle. Il y a clairement une incertitude quant à la capacité de la zone euro à se redresser à court terme. "

Dans ce contexte plutôt sombre, Angela Eaton, de Seamark, favorise les pays industrialisés européens qui ont renoué avec la croissance, comme l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Suède.

Des évaluations attrayantes aux États-Unis

Depuis six mois, l'économie américaine flirte à nouveau avec la croissance. " Nous recevrons bientôt des signaux annonçant que l'économie américaine est sur la bonne voie, dit Vincent Delisle. Le signal attendu est la reprise de l'emploi. On pense qu'au printemps 2010, l'économie américaine recommencera à créer des emplois. "

Les États-unis ne seront certes pas au sommet de leur forme. " Mais comme les ratios auxquels se négocient les actions sont attrayants, les principales Bourses américaines pourraient produire de meilleurs rendements que la zone euro et le Japon en 2010 ", explique M. Delisle.

De bonnes fondations au Canada et en Australie

Relativement moins touchés par la crise, l'Australie et le Canada ont connu une reprise relativement rapide.

" L'Australie profite largement de la croissance chinoise, souligne David Driscoll, de Seamark. La banque centrale de ce pays a même été la première du monde à relever son taux directeur, à l'été 2009. "

Pour sa part, l'économie canadienne a crû à un rythme supérieur à 5 % au cours des six derniers mois. " Le marché boursier canadien se trouve dans le peloton de tête depuis 10 ans, dit Vincent Delisle. Et il en sera probablement ainsi au cours des 10 prochaines années. "

Méfiez-vous des pays émergents

Dans l'ensemble, les pays émergents pourraient décevoir en 2010.

En Europe de l'Est, par exemple, la Hongrie et la Lettonie ont dû solliciter l'aide du Fonds monétaire international (FMI). La Roumanie et la Bulgarie sont aussi très fragiles.

En Chine et en Inde, la croissance économique continue à un bon rythme. Cependant, les observateurs commencent à entrevoir le spectre d'une bulle spéculative et s'inquiètent des effets d'un resserrement du crédit. " En Chine et au Brésil, les valorisations boursières sont élevées, note David Driscoll, vice-président et gestionnaire de portefeuilles de Seamark Asset Management. Présentement, les titres des banques brésiliennes sont les plus coûteux au monde. "

Le Japon : des doutes subsistent

Bien que le Japon soit bien positionné pour bénéficier de la croissance asiatique, certains observateurs sont sceptiques. " Problème démographique et déflation ", résume Vincent Delisle, de Scotia Capitaux " Faible croissance de l'économie et valorisations boursières élevées ", dit David Driscoll.

Frédéric Imbeault, vice-président d'Hexavest, est plus optimiste. " L'économie japonaise est très ouverte. Autant les entreprises ont été sensibles au ralentissement, autant elles pourraient bénéficier de la reprise de l'économie mondiale. Je m'attends à une bonne remontée des bénéfices en 2010. "

Évitez les PIGS

On surnomme par cet acronyme le Portugal, l'Italie, l'Irlande, la Grèce et l'Espagne (Spain, en anglais), dont les déficits publics ont atteint des proportions inquiétantes.

" Beaucoup y voient le premier signe d'une vague possible de défauts de paiement qui pourraient ébranler les marchés ", note André Mathieu, économiste chez Groupe financier Banque Nationale, dans une lettre financière publiée le 19 mars 2010.

Autre élément inquiétant : les plans d'austérité qui devront être mis en place pourraient peser sur la croissance économique de plusieurs pays. " Si rien n'est fait, une part croissante des revenus nationaux devra être dirigée vers un service de la dette qui ne fera que croître ", souligne M. Mathieu.

La situation est telle qu'Angela Eaton, chef de la direction des placements de Seamark Asset Management, préfère se tenir loin de ces marchés. À moins de dénicher une entreprise sous-évaluée dont les activités dépendent des marchés étrangers, il vaut mieux porter son attention ailleurs, dit-elle.

 

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