La sagesse du novice

Publié le 01/05/2009 à 00:00

La sagesse du novice

Publié le 01/05/2009 à 00:00

L'ami d'un ami a hérité, à l'automne 2007, d'un montant de 500 000 dol-lars, net d'impôt. Passionné des marchés boursiers, il n'avait pas vraiment eu la possibilité jusque-là de mettre ses talents d'investisseur à l'épreuve. Depuis longtemps déjà, il tenait à jour une liste de sociétés canadiennes et américaines dans lesquelles il sou-haitait investir. Cet héritage allait enfin lui permettre de se doter d'un joli portefeuille.

Il voulait débuter lentement, sans doute pour tirer profit des replis occasionnels du marché. La règle d'or qu'il s'était fixée dès le départ était de réduire ses pertes rapidement. Pas question de conserver un titre qui entraîne une perte de plus de 15 %, comme l'enseignent plusieurs experts de l'investissement, tels William O'Neil et Jack Schwager.

Évidemment, la crise financière de 2008 lui a permis plus d'une fois de mettre cette règle en application. Aucun titre qu'il a acheté n'a résisté à l'examen. Il n'a même pas pu placer le cinquième de son capital en Bourse. Plutôt que d'avoir à sortir du marché à tout moment, il a choisi de placer son argent à l'abri, en devises américaines, en attendant que le calme revienne. Il n'a rien perdu de son précieux héritage, puisque les pertes réduites qu'il a enregistrées pendant les premiers mois ont été compensées par un gain sur la devise.

J'ose à peine imaginer dans quel état psychologique il serait aujourd'hui s'il avait placé tout son argent d'un coup, à l'automne 2007, sans réduire ses pertes. La moitié de son magot se serait envolée en fumée. Plutôt que de suivre bêtement le principe seriné par la plupart des conseillers selon lequel la Bourse est un marathon et qu'il faut acheter pour conserver à long terme (buy and hold), il a préféré la prudence de celui qui n'accepte pas de voir son pécule fondre comme neige au soleil sans rien faire.

Les déboires d'un pro

Au même moment, des légendes du placement ont fait exactement le contraire. Alors que certains titres de leur fonds subissaient une chute de 25 %, voire de 50 %, ils en rachetaient, sous prétexte qu'il s'agissait d'aubaines extraordinaires. Le meilleur exemple est Bill Miller, gestionnaire réputé de chez Legg Mason. Avant ses déboires des deux dernières années, Bill Miller pouvait se vanter de détenir le record d'avoir battu l'indice S&P 500 pendant 15 ans de suite, entre 1991 et 2005.

Quand le marché immobilier américain a montré ses premiers signes d'essoufflement en 2007, Bill Miller en a profité pour acheter des actions de sociétés financières comme AIG, Wachovia, Bear Stearns et Freddie Mac. Et plus leurs cours boursiers baissaient, plus il en achetait, alléguant que les investisseurs réagissaient sous le coup de l'émotion, sans voir la valeur intrinsèque d'entreprises, selon lui, exceptionnelles. Ces quatre sociétés ont été acculées à la faillite, et le fonds géré par Bill Miller a accusé une perte de près de 60 % en moins de 12 mois, passant du premier au dernier quartile des fonds américains sur une période de 1, 3, 5 et 10 ans. Voilà comment, en moins d'un an, on détruit une réputation qu'on a mis 20 ans à construire.

Champion de la décennie

En 1999, le légendaire Bill Miller était nommé " gestionnaire de portefeuille de la décennie " par la firme Morningstar.

Prix moyen

Dans le jargon de Wall Street, on fait du " averaging down " quand on abaisse le coût unitaire moyen d'un titre en achetant une autre quantité d'actions à un prix moins élevé que la première fois.

andre.gosselin@transcontinental.ca

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