De faux espoirs

Publié le 01/06/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:16

De faux espoirs

Publié le 01/06/2009 à 00:00, mis à jour le 08/10/2013 à 11:16

Certains croient encore que la récession actuelle nous ramènera bientôt sur le chemin de la prospérité. Ils achètent des actions de produits de base, anticipant un rebond imminent du cuivre, du zinc et du pétrole. Ils croient aussi que les mesures prises par le gouvernement américain seront une grande aide. Cela m'ennuie de devoir les décevoir. Premièrement, les mesures gouvernementales sont mal ciblées. La solution proposée, soit d'extirper les actifs toxiques des banques, ne fonctionnera pas. Deuxièmement, les appels à la dé-pense ne sont pas entendus par les consommateurs, qui recommencent à épargner et à rembourser leurs dettes. Il faut du temps pour organiser les projets d'infrastructures. La récente remontée boursière ne sera donc qu'un autre pétard mouillé.

Si l'endettement du ménage moyen dépasse de 60 % ce qu'il devrait être en temps normal, même avec un taux d'épargne de 10 %, il faudra des années pour ramener l'endettement ne serait-ce qu'à un niveau normal. Entre-temps, la plupart des actions nous donneront des sueurs froides et dans l'espoir de rebâtir des bilans solides, les sociétés réduiront les dividendes et les dépenses en capital. Le chômage progresse, et les chômeurs consomment moins. Les bénéfices des banques augmentent à mesure que les écarts entre les intérêts gagnés et les intérêts versés s'accentuent et atteignent des niveaux records. Si les gens et les sociétés épargnent et remboursent leurs dettes, les liquidités bancaires croîtront en même temps que la baisse du nombre d'emprunteurs.

L'idée selon laquelle un niveau de vie plus modeste s'impose fera graduellement son chemin et dictera l'orientation à prendre. Par conséquent, sans inflation, il faudra beaucoup de temps pour que l'actuelle crise se résorbe. L'épargne n'est pas une solution à court terme. Il suffira de quelques années d'inflation annuelle à 4 ou 5 % pour apporter un certain soulagement. Sinon, les économies piétineront comme le Japon l'a fait pendant de nombreuses années, même si les banques rétablissaient leurs liquidités, ce qui à mon avis devrait se produire d'ici la fin de 2009.

Les actions cycliques et semi-cycliques continueront de sous-performer. La Chine et l'Inde seront les plus grands perdants au chapitre des emplois manufacturiers. Le dollar américain n'a pas encore de remplaçant, et ceux qui croient que nous avons touché le fond du baril n'ont pas fini d'être déçus ! Peut-être même pour un bon bout de temps !

Toutefois, les actions à long terme représentent actuellement des aubaines. Et l'inflation à long terme corrigera les niveaux d'endettement excédentaire et fera de nouveau grimper les prix des habitations ; dans environ cinq ans, si le gouvernement apprend enfin à composer avec la récession, les portefeuilles d'actions actuels devraient valoir de 150 à 200 % de plus qu'aujourd'hui, particulièrement quand l'inflation sera ancrée, qu'elle réduira la valeur des dettes et qu'elle fera rebondir les prix de l'immobilier.

* Président du conseil, Jarislowsky Fraser

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