Show Canada ou comment la croissance n'est pas un long fleuve tranquille

Publié le 28/12/2015 à 15:02

Show Canada ou comment la croissance n'est pas un long fleuve tranquille

Publié le 28/12/2015 à 15:02

Entre 2009 et 2014, Show Canada a connu une croissance annuelle moyenne d’environ 20 %. Depuis un an et demi, elle dépasse 50 %. Trois épisodes marquants expliquent ce succès.

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Créée en 1999, l’entreprise lavalloise spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements scéniques (pensez Cirque du Soleil et cérémonies des Jeux Olympiques…) a vu le rythme de sa croissance exploser en 2005. Lassé de gérer cinq petites usines différentes dans l’Est de Montréal, le président-fondateur Jean Labadie décidait alors de centraliser sa production dans une nouvelle usine, à Laval.

Une simple usine ? Ça, c’était le plan. Mais une demande du Cirque du Soleil poussera l’équipe à se surpasser. « Ils commençaient à faire des spectacles dans des arénas et souhaitaient une usine qui reproduirait les dimensions du Centre Bell », explique Jean Labadie.

D’abord interloqué par cette requête, l’entrepreneur décide de tenter le coup. Résultat : une usine de 6 503 m2, l’équivalent du Centre Bell, dont la hauteur dépasse les 18 mètres (60 pieds). À l’époque, cette usine est la seule d’une telle dimension en Amérique du Nord (une plus grande a été construite depuis par Tait Tower en Pennsylvanie).

L’effet est immédiat. Le chiffre d’affaires passe de 7 à 32 M$ en un an !

Battery Park Carousel, à New York

Douleurs de croissance

En 2009, l’entreprise frappe un mur. Perini Building Company, client de Show Canada dans le projet du City Center à Las Vegas, connaît des difficultés. Show Canada se retrouve avec près de 3 M$ US en créances à recouvrir (la cause est devant les tribunaux et devrait connaître son dénouement en décembre 2015).

« Nous avons failli fermer, se souvient Jean Labadie. Nous avons passé six mois sous la protection de la Loi sur les Arrangements avec les Créanciers des Compagnies. » Paradoxalement, l’entreprise connaissait alors beaucoup de succès, ayant décroché le contrat des cérémonies aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2010 à Vancouver et celui du Cosmopolitan à Las Vegas.

« Cela m’a fait comprendre que je devais adapter la structure interne de l’entreprise, laquelle n’avait pas évolué en fonction de notre nouvelle taille », relate Jean Labadie.

Afin de bénéficier des conseils de plus expérimentés que lui, il s’adjoint alors un conseil d’administration. Avec ses nouveaux administrateurs, le pdg réajuste le tir, créant notamment un poste de directeur financier et restructurant le contrôle des dépenses et le suivi des contrats. L’entreprise est alors prête pour passer à la vitesse supérieure.

Cap sur la Chine

Depuis deux ans, Show Canada a acquis Trekwerk, une entreprise des Pays-Bas spécialisée dans le secteur théâtral, afin de desservir le marché européen. Elle opère surtout une gigantesque usine de 11 148 m2 (120 000 pi2) à Beijing, soit près de deux fois celle de Laval ; cette usine est la propriété de son partenaire chinois Groupe Starlight. C’est ce qui explique en grande partie la croissance de 50 % du chiffre d’affaires en un an et demi.

Loin d’être planifiée de longue date, cette entrée en Chine résulte d’une invitation faite à Jean Labadie par un riche homme d’affaires chinois, lequel lui a présenté celui qui est aujourd’hui son partenaire dans cette aventure asiatique.

« La réaction à une opportunité compte beaucoup dans la croissance d’une entreprise, croit l’entrepreneur. C’est bien de planifier, mais il faut prendre des risques calculés lorsqu’une occasion se présente. »

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