BLOGUE. Savez-vous combien de fois apparaît le terme « électrification des transports » dans l’énoncé de politique économique, Priorité emploi, qu’a présenté le gouvernement Marois lundi le 7 octobre ?

Pas moins de 82 fois.

Le document fait exactement 164 pages. Autrement dit, en moyenne, on revient sur cette question d’électrification une page sur deux.

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J’ai bien l’impression que le gouvernement veut électrifier les transports, pas vous ? Sans blague. Y a-t-il quelqu’un au cabinet Marois qui se rappelle que le trop est l’ennemi du bien ?

Rappel à la réalité. Le dernier relevé du marché du travail de Statistique Canada, pour septembre, montre un timide redressement au Québec, qui a gagné, au net, 15 000 emplois… à temps partiel. À temps plein, ça n’a pas bougé.

Mais au total, pour le troisième trimestre (juillet-août-septembre), le Québec aura perdu 20 400 emplois. Le PIB québécois avait reculé de 0,6 % au trimestre précédent. Or, une économie qui progresse ne perd pas d’emplois, elle en crée. Si ça se trouve, avec des chiffres aussi désolants pour les mois d’été, nous sommes maintenant actuellement en récession, puisque ce serait le deuxième trimestre consécutif dans le rouge.

Pour référence, l’ensemble du Canada a engrangé au cours de ce même troisième trimestre 32 000 emplois, malgré la saignée québécoise. C’est peu, mais au moins, on avance… alors que le Québec recule. Il va falloir un jour se demander pourquoi.

C’est à la lumière de ces chiffres qu’il faut probablement comprendre l’empressement nouveau du gouvernement Marois pour l’économie. Quelqu’un, à quelque part, a réalisé que ça n’avait pas de bon sens et qu’il fallait faire redémarrer la machine. De là cet énoncé de politique qui fait de l’emploi la priorité « absolue ». Mais si c’est le cas, pourquoi pelleter des nuages avec des projets incertains alors qu’il faut agir immédiatement et concrètement ?