Une belle bourde d'Équiterre

Publié le 12/02/2010 à 07:01

Une belle bourde d'Équiterre

Publié le 12/02/2010 à 07:01

 

Blogue. Lorsqu’on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.

Chez Équiterre, on n’aime pas le pétrole des sables bitumineux de l’Athabasca. OK. Mais il faut faire attention de ne pas tomber dans la manipulation et la désinformation pour faire triompher ses idées. On risque alors de perdre une part de sa crédibilité. C’est ce qui est arrivé jeudi.

En avant-midi, je reçois un courriel intitulé « Les sables bitumineux auraient causé 55 000 pertes d’emplois au Québec. » Rien de moins ! En sous-titre, on ajoutait, dans la foulée de l’indignation suscitée par cette nouvelle : « Équiterre demande une analyse au gouvernement québécois. »

Sur quoi repose cette conclusion ? On l’apprenait un peu plus loin.

« Alors que certains prétendent que le Québec profite largement de cette industrie dans le cadre du système de péréquation canadien, d’autres affirment au contraire que l’économie canadienne, en particulier l’industrie manufacturière, souffre des conséquences d’une devise dont la valeur est gonflée par les cours mondiaux du pétrole. Ce phénomène de pétrodolarisation aurait causé la perte de 55 000 emplois dans le secteur manufacturier au Québec entre 2002 et 2007 selon une récente étude de trois chercheurs de l’Université du Luxembourg, de l’Université d’Amsterdam et l’Université d’Ottawa. »

Impressionnant… et en plus, confirmé par des professeurs d’université !

Je trouvais assez étonnant que trois universitaires en arrivent à ce genre de conclusion marteau, je suis donc allé à la source pour consulter l’étude en question.

Elle repose sur l’analyse de ce qu’on appelle le mal hollandais, quand le prix des « commodités » grimpe au point de faire monter la valeur d’une monnaie nationale. Les chercheurs en ont tiré un modèle, qui suggère que la force de notre huard fort a contribué aux misères du secteur manufacturier.

Sauf que… nulle part on ne mentionne le mot « Québec » ! Pas une seule fois ! Non plus que le chiffre de 55 000. Les chercheurs s’en tenaient à des pourcentages à l’échelle du Canada.

On leur avait mis des mots dans la bouche… et dans leur entourage, quelqu’un a dû s’en apercevoir, parce que quelques heures plus tard, Équiterre a dû émettre un rectificatif et reconnaître piteusement qu’on avait plutôt repris les grandes lignes d’un blogue de Jean-François Lisée, publié 10 jours plus tôt, dans lequel il interprétait, assez librement d'ailleurs, l’étude des chercheurs en question.

Défendre une cause est une chose. Jouer sur les faits pour mieux se faire entendre en est une autre. Ça n’est pas la première fois qu’Équiterre en rajoute. Étant donné la propension du groupe à étirer la sauce, ce n’est probablement pas non plus la dernière.

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