Technique ou pas, le Canada est en récession

Publié le 01/09/2015 à 10:51

Technique ou pas, le Canada est en récession

Publié le 01/09/2015 à 10:51

(Photo: Bloomberg)

Il aura fallu l’équivalent d’un photo-finish pour trancher, mais c’est maintenant entendu: comme on l’anticipait, le Canada est bel et bien en récession (ou du moins l’était en juin, lors de la plus récente lecture que vient tout juste de nous présenter Statistique Canada).

PLUS : C'est confirmé, le Canada est en récession

De justesse, c’est vrai : le recul du PIB pour le deuxième trimestre n’est que de 0,1%. Et s’il y avait un baume à poser sur cette écorchure, c’est de constater que pour le mois de juin, le PIB a quand même augmenté de 0,5%.

S’agit-il d’un renversement de tendance? À court terme, ce serait étonnant. L’économie albertaine est en plein désarroi. On y entrevoit un déficit budgétaire de 6,5 milliards $ pour une population deux fois moindre que celle du Québec. L'économie de la Saskatchewan, elle, stagne, alors qu’elle était depuis longtemps vigoureuse. Avec la Chine qui voit ralentir son secteur manufacturier, les grands indicateurs ne sont pas stimulants.

Au Canada, pour contrebalancer, il faudrait que l’Ontario et le Québec aient pris la relève en augmentant fortement leurs exportations, faiblesse du huard aidant. C’est possible. À cet égard, les données de juin pour le Québec étaient encourageantes. Mais l’élan devra se poursuivre et même s’amplifier si on veut sauver globalement les meubles. Avec les prix des ressources qui demeurent léthargiques, rien n’est moins sûr.

Quand même, on note que les dépenses des consommateurs ont crû de 0,6% durant ce trimestre. Généralement, quand l’économie toussote, le moral général s’assombrit et l’humeur n’est pas à la dépense. On devra donc comprendre que le climat n’est pas à la panique et qu’on ne pense pas revivre les misères de 2008 et 2009.

Nous aurons vendredi les chiffres de l’emploi pour le mois d’août, tant au Canada qu’aux États-Unis. Il sera alors possible de dresser un nouveau portait général de la situation. Il serait surprenant que le marché du travail au pays soit pétulant, mais celui des États-Unis est en nette reprise depuis quelques années. Si la cadence s’y maintient, ce sera une bonne nouvelle qui pourrait contribuer à faire virer le vent de bord ici. Comme disait l’autre, on verra!

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