[Photo : Bloomberg]
La réalité est parfois moins inspirante que les beaux engagements.
Mercredi matin, le journal Le Figaro précisait qu’en Allemagne, « la production d'électricité des centrales thermiques à charbon a atteint l'an dernier son plus haut niveau depuis la Réunification ». En 2013, donc, on aura produit presqu’autant d’électricité à base de charbon qu’en 1990, alors que fonctionnaient encore les vieilles centrales thermiques d’Allemagne de l’Est.
C’est sidérant. Voici un pays qui se promène sur les tribunes internationales en clamant son parti pris pour les énergies vertes, qui est en voie de fermer ses centrales nucléaires, qui est cité en exemple par les militants écologistes ici comme ailleurs… et qui recommence à exploiter intensivement ses réserves de charbon, en particulier de lignite, une variété moins efficace énergétiquement mais encore plus polluante que l’anthracite, par exemple.
De plus, les gisements de lignite se situent généralement près de la surface terrestre. Ils sont donc exploités à ciel ouvert et les mines n’en finissent plus de s’étendre. Regardez la photo ci-dessus, qui représente une mine dans le nord-est de l’Allemagne : noire et immense. Rien à envier, comme désolation, à l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta.
Il n’est donc pas étonnant que les émissions de gaz à effet de serre ait progressé en Allemagne de 2 % en 2011 à 2012, et la hausse sera bien plus forte en 2013 compte tenu de l’augmentation de la production. Dans les faits, la part de l’électricité issue du charbon dans le bilan énergétique allemand atteint maintenant 25,8 % contre 23,4 % pour l’éolien, le solaire et la biomasse tous ensemble, malgré que cette contribution « verte » soit soutenue à coup de subventions massives du gouvernement.
