Immobilier : faut-il protéger les gens contre eux-mêmes ?

Publié le 22/12/2009 à 06:26

Immobilier : faut-il protéger les gens contre eux-mêmes ?

Publié le 22/12/2009 à 06:26

Blogue. Au Canada, 18 % des hypothèques s’étirent maintenant au-delà de 25 ans. En deux ans, ce nombre a doublé. Ces chiffres viennent de l’Association canadienne des courtiers hypothécaires accrédités.

Ce que ça signifie ? Les nouveaux propriétaires étirent souvent l’élastique au maximum pour être en mesure d’acheter une résidence. Ils mettent le minimum permis, et allongent tant qu’ils le peuvent le remboursement pour diminuer les paiements. Les taux d’intérêt historiquement bas que nous connaissons rendent l’équation possible… pour l’instant.

Mais au moment où les taux vont monter – et ils vont monter, c'est certain -, ce fragile château de cartes risque de s’écrouler.

Aux États-Unis, au début de 2009, on comptait 2,8 millions de ménages qui avaient contacté une hypothèque « intérêts seulement », par laquelle ils ne remboursaient jamais un cent de capital. Les paiements mensuels en étaient réduits. Mais cette accessibilité, vous le devinez, était totalement illusoire.

En fait, l’affaire fonctionne tant que la valeur des propriétés augmente, ou demeure stable tout au moins. Or, le marché s’est écroulé aux Etats-Unis. Et ces millions de propriétaires fragiles sont les premiers à souffrir des saisies immobilières. Un créancier accepte mal que son prêt soit d’une valeur supérieure à l’actif qui le garantit.

Dépossédés de leur résidence, ces gens ne peuvent plus contribuer à l’économie. En fait, ils l’alourdissent, parce qu’ils deviennent dépendants de l’aide qu’on peut leur accorder.

C’est ce que veut éviter le ministre des Finances, Jim Flaherty, qui songe à resserrer l’accès à la propriété. Finies, les hypothèques interminables. Relevé, le montant minimal qu’il faut débourser (actuellement 5 %). On ne sait pas encore s’il va véritablement agir, et déjà quelques banquiers s’émeuvent : apparemment, ils craignent que l’on étrangle la reprise, mais dans les faits, ils craignent surtout de voir disparaître une poule aux œufs d’or, même si cette poule est vulnérable.

Plus : Ottawa est invité à ne pas trop modifier les règles hypothécaires

La grande question qu’il faut se poser avant de passer à l’action devient donc celle-ci : faut-il protéger les gens contre eux-mêmes ? Pour éviter un effet domino sur l’économie ? On laisse faire où on intervient ?

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